Alors que plusieurs associations et ONG internationales ainsi que des partis politiques ont dénoncé l'interpellation «en violation des libertés de réunion et d'association» des syndicalistes algériens et maghrébins arrêtés mercredi avant d'être reconduits à l'aéroport pour certains, la DGSN affirme que l'arrestation s'est déroulée «dans le strict respect des lois de la République». L'interpellation s'est faite sur «réquisition» des services de la wilaya d'Alger. Elle a été portée à la connaissance du parquet compétent, et s'est opérée sur réquisition de l'autorité administrative (wilaya d'Alger, ndlr) au motif que «le rassemblement n'était pas autorisé», a indiqué, dans une déclaration à TSA, Djilali Boudalia, chargé de communication à la DGSN. L'interpellation des participants au forum maghrébin sur le chômage et le travail précaire s'est effectuée, selon lui, dans «le strict respect des lois de la République». Selon Nacéra Ghozlane, secrétaire générale du Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap), qui s'exprimait sur nos colonnes, le Snapap n'a nullement besoin d'autorisation dans la mesure où la réunion devait se dérouler non pas dans une salle «publique» qui nécessiterait un tel document, mais à l'intérieur du siège du syndicat (Maison des Syndicats à Bar El Beida, Alger). Mme Ghozlane évoque, pour étayer ses propos, la loi 90-14 relative aux modalités d'exercice du droit syndical. Arrêtés mercredi, les syndicalistes maghrébins (Tunisie, Maroc et Mauritanie) ont ensuite été «redirigés» vers l'Aéroport international d'Alger après les avoir relâchés. Ils y ont passé, selon les responsables du Snapap, deux jours assis sur des bancs en attendant leur «expulsion» vers leurs pays respectifs, la délégation marocaine est la dernière à avoir quitté le territoire national hier à 9h15 alors que les Mauritaniens sont partis mercredi soir et les Tunisiens le lendemain, jeudi, apprend-on auprès du Snapap. «Les services de sécurité ont commis une grosse bavure en expulsant des frères maghrébins invités par le Comité des travailleurs du pré-emploi et filet social comme de vulgaires malfaiteurs», indique le Snapap, organisateur du 1er forum maghrébin sur la lutte contre le chômage, dans un communiqué. «Sommes-nous en guerre pour arriver à ces dépassements contre des frères maghrébins ?», s'interroge le syndicat.