Le Premier Forum maghrébin de lutte contre le chômage, qu'organise le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) du 19 au 21 février à la Maison des syndicats à Alger, a tourné court. Plusieurs participants algériens ont été arrêtés par la police ainsi que 11 autres personnes représentant des délégations étrangères. «Un groupe de jeunes Algériens représentant des chômeurs et des diplômés, qui a pris place à l'intérieur de la Maison du syndicat (siège du Snapap), a été encerclé tôt le matin par la police qui refusait l'accès et la sortie de la salle», nous a affirmé hier, Nacera Ghozlane, qui qualifie l'intervention des forces de l'ordre de «prise d'otage», ajoutant que dans la foulée, 3 syndicalistes dont Abdelkader Kherba de la Laddh ont été embarqués. Notre interlocutrice qui évoque des «harcèlements» à l'encontre des délégations étrangères (Maroc, Tunisie, Mauritanie), a soutenu que les représentants des pays voisins qui logeaient dans un hôtel à Bab Ezzouar, non loin du lieu où devait se tenir la rencontre, ont été empêchés de sortir de leurs chambres par le dispositif sécuritaire qui s'y était déployé. 11 d'entre eux, soutient-elle encore, ont été arrêtés. «Ils sont actuellement au commissariat de Bab Ezzouar», ajoute Mme Ghozlane. Il s'agit, selon ses dires, «de 5 Tunisiens, 3 Mauritaniens et 3 Marocains, dont 2 femmes», précise la syndicaliste qui affirme avoir sollicité un huissier de justice pour faire un constat mais ce dernier a opposé une fin de non recevoir à la demande du Snapap. La justice ainsi que les instances internationales ont été saisies, selon Mme Ghozlane, qui dit avoir également contacté à cet effet les ambassades de Tunisie, du Maroc et de Mauritanie. «Les ambassades nous ont promis de saisir les autorités», explique-t-elle. Interrogée sur l'organisation d'une telle rencontre, internationale de surcroît et qui nécessitait une autorisation préalable, Nacera Ghozlane s'appuie sur la loi 90-14 du 2 juin relative aux modalités d'exercice du droit syndical. «Nous sommes un syndicat autonome, régi par la loi 90-14. la salle qui devait abriter la rencontre est un bien du Snapap, nous n'avons donc pas besoin d'autorisation», a-t-elle argué. Cette rencontre, qui fait suite à la réunion tenue entre des organisations de la société civile des quatre pays du Maghreb à Monastir, Tunisie, en juillet 2012, lors des préparatifs du Forum social mondial (FSM), devait constituer «une assise pour la construction d'un Maghreb des peuples à travers l'unification des efforts pour assurer une vie décente et, d'autre part, s'offrir l'opportunité d'une participation efficace au Forum social mondial Tunis 2013», note un communiqué du Snapap. Pas moins de 7 organisations représentant en grande partie des chômeurs, diplômés et syndicalistes issues des 4 pays du Maghreb devaient y prendre part et créer «l'union maghrébine pour la lutte contre le chômage et le travail précaire».