Le président de la République arabe sahraouie démocratique et secrétaire général du Front Polisario, M. Mohamed Abdelaziz a interpellé le haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme sur les "motivations politiques" des peines prononcées dans l'affaire des 24 militants sahraouis l'appelant à intervenir rapidement pour faire annuler ces sentences "arbitraires". M. Mohamed Abdelaziz a demandé à Mme Navy Pillay d'intervenir au plus tôt "pour amener le gouvernement marocain a annuler ces sentences injustes motivées par des considérations politiques prononcées le 17 février contre des militants de droits de l'homme sahraouis par un tribunal militaire marocain", rapporte samedi l'agence de presse sahraouie (SPS). SPS qui cite une lettre du président Abdelaziz met en avant les "motivations politiques" et les jugements "arbitraires" rendus par le tribunal militaire marocain contre un groupe de militants des droits de l'homme Sahraouis sur fond de leur participation au camp de protestation pacifique. "Ces sentences renvoient aux procès factices organisés sous le régime raciste de l'Apartheid en Afrique du sud et constituent un dernier épisode dans la série des violations gravissimes des droits de l'homme perpétrées par les autorités marocaines depuis le début de l'occupation marocaine illégale du Sahara occidental le 31 octobre 1975", souligne la missive du président sahraoui. Le président sahraoui a souligné l'impératif de mettre en place un mécanisme "efficient" de contrôle des droits de l'home dans le cadre de la mission des Nations unies pour l'organisation du referendum au Sahara occidental (Minurso) la seule mission de maintien de la paix dont le mandat ne prévoit pas, de manière injustifiée, un mécanisme de contrôle et de protection des droits de l'homme. Pour M. Abdelaziz ce procès représente une autre provocation, de la force coloniale, de nature à exacerber les tensions et qui ne favorise pas la création d'un climat favorable aux négociations directes initiées par les Nations unies entre les deux parties au conflit, le front Polisario et le Maroc, en vue d'un règlement pacifique et durable qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Il est revenu sur les circonstances d'arrestation des 24 militants sahraouis suite au démantèlement violent du camp de Gdeim Izik (est de la ville d'El Ayoune occupée) le 8 novembre 2010 par les forces marocaines. L'objectif principal des civils sahraouis était de protester pacifiquement contre leurs conditions socio-économiques et politiques qu'ils vivent depuis plus de 30 ans sous une occupation illégale de leur territoire par le Maroc, a-t-il indiqué. Le responsable sahraoui a rappelé que les prisonniers détenus depuis plus de deux années ont subi un traitement inhumain de la part des autorités d'occupation marocaines.