Taoufik Makhloufi est en Algérie pour quelques jours. En préparation en Ethiopie, le champion olympique du 1500m s'est accordé une petite période de repos qu'il a choisie de venir partager avec ses proches. Nous l'avons rencontré et il a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions. Le Temps d'Algérie : Cela fait un bon bout de temps qu'on n'a pas entendu parler de vous. Taoufik Makhloufi : Rien de plus normal. Je n'étais pas en Algérie. J'étais dans un endroit où l'information ne circule pas tellement. L'explication de mon absence sur le plan médiatique vient de là. On ne peut constamment se mettre sur le devant de la scène. Il y a des moments où il faut savoir se faire oublier. Ceux qui concernent ma préparation sont de ceux-là. Vous étiez en Ethiopie à ce que l'on dit. C'est ça. Depuis deux mois exactement. Au départ il était prévu que je m'entraîne durant trois mois sans arrêt mais avec mon entraîneur nous nous sommes entendus pour une période de deux mois suivie d'une coupure de quelques jours. Ce sont ces journées de repos que je suis venu passer en Algérie auprès des miens et de mes amis. Après ça, le travail doit reprendre toujours en Ethiopie. Pourquoi ce pays ? Ai-je besoin de vous parler des Ethiopiens en athlétisme ? Avec mon coach nous aurions pu opter pour des centres européens ou même américains. Le fait est que pour une préparation en altitude il me semble qu'il n'y a pas mieux que l'Ethiopie. Je suis dans une base d'entraînement où se préparent les plus grands athlètes éthiopiens. C'est vous dire que je ne manque de rien sur place. Quelle va être la suite de votre programme ? L'Ethiopie, toujours l'Ethiopie et ce pendant encore un mois à un mois et demi. Après ça direction l'Espagne. C'est dans ce pays que se feront les ultimes préparatifs avant ma rentrée sur la piste en compétition officielle. Vous voulez parler de la saison des meetings internationaux. C'est exactement cela.Si tout marche bien pour moi sur le plan de la santé, le retour dont je vous parle se fera au début du mois de mai, à l'occasion du meeting de Doha qui compte pour la Ligue de diamant de l'IAAF. Si on comprend bien vous faites l'impasse sur la saison indoor. Je ne suis pas tellement indoor. En tout cas pas pour cette année. Peut-être que je tenterais l'expérience à partir de la prochaine saison. A combien de réunions comptez-vous participer avant les Mondiaux de Moscou ? Je ne saurai vous le dire avec exactitude maintenant. Il se pourrait qu'il y en ait 5 voire même un de plus. Franchement je ne le sais pas encore. Tout s'élaborera en fonction du degré de ma préparation et de mon niveau de forme. L'essentiel est que j'arrive à Moscou dans les conditions optimales d'entraînement. Allez-vous vous focaliser sur le 1500m uniquement ? Non. Sur le 1500 et sur le 800m. Je vais alterner ces deux courses dans les meetings. Ce qui veut dire qu'aux Mondiaux vous prendrez part aux deux ? C'est cela. Contrairement à celui des Jeux olympique de Londres, le programme des Mondiaux de Moscou prévoit assez d'espace dans le temps pour participer aux deux courses. Je compte bien les courir toutes les deux là-bas. Avec des rêves de médailles ? Bien sûr ! Quand on est champion olympique on ne peut prétendre qu'à courir derrière la médaille d'or aux championnats du monde. Même sur le 800m ? Même sur cette distance. Je peux vous dire que je ne crains personne. Il y a que vous allez courir en Russie en tant que champion olympique. Cela fera de vous un athlète à surveiller de près par tous vos concurrents. J'en suis parfaitement conscient. Le Makhloufi d'avant Londres n'est pas le Makhloufi d'après Londres. C'est à lui de prendre ses responsabilités face à une concurrence sans cesse croissante. Il faudra que je courre à Moscou en champion. Croyez-moi c'est ce que je compte faire. On a appris que Sonatrach, dont les dirigeants vous avaient promis de vous intégrer à l'entreprise, ne vous a toujours pas embauché. Où en est cette affaire ? Elle avance bien. J'ai été reçu par des responsables de Sonatrach qui m'ont affirmé que je n'avais pas à me faire de souci de ce côté-là. Vous savez, ce que je veux c'est être bien dans ma tête quand je m'entraîne. La promesse qu'on vient de me faire va dans ce sens. J'espère que tout va évoluer comme je le souhaite.