Les étudiants de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (ISMAS), en grève de la faim, ont affirmé mercredi leur "détermination" à poursuivre leur action pour dénoncer l'"indifférence" de la tutelle vis-à-vis de leurs revendications. "Nous avons été contraints de recourir à la grève de la faim (depuis onze jours) pour protester contre l'indifférence des ministères de tutelle (le ministère de la Culture et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique) qui continuent de faire la sourde oreille et refusent de prendre en charge nos revendications", ont indiqué les étudiants Naili Ramzi et Ali Mizi, lors d'un point de presse animé devant le portail de l'institut. "Au lieu de répondre à notre appel de détresse, le ministère de la Culture a décidé récemment de fermer notre institut. Cela veut dire que les pouvoirs publics ont fermé toutes les portes du dialogue", ont-ils déploré. Concernant leurs revendications, les deux grévistes de la faim ont cité notamment l'application des engagements pris en 2011 par le ministère de la Culture comprenant, notamment "la valorisation des diplômes de l'Institut, la mise en place d'ateliers de formation et l'amélioration de l'encadrement". Ils ont, par ailleurs, fait savoir que parmi les 10 grévistes de la faim quatre ont été évacués, au cours des dernières quarante-huit heures, à l'hôpital, en raison de "la détérioration de leur état de santé". Dimanche dernier, le ministère de la Culture avait décidé de suspendre les cours à l'ISMAS jusqu'à nouvel ordre et non pas de fermer cet établissement. "La décision de suspendre les cours et les activités pédagogiques à l'ISMAS n'est pas arbitraire ni unilatérale. Elle a été prise en coordination avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique", avait précisé l'inspecteur général au ministère de la Culture, M. Rabah Hamdi. La suspension des cours et des activités pédagogiques ne signifie aucunement la fermeture de l'ISMAS, avait-il indiqué, ajoutant que le but était de "protéger les étudiants et de préserver les biens de l'institut". Par ailleurs, le ministère de la Culture avait adressé, jeudi dernier, une mise au point concernant "les troubles" que connaît l'ISMAS et les motifs de la décision du "gel de toute activité éducative" au niveau de cet établissement "pour la préservation des personnes et des biens publics". Dans ce contexte, le ministère avait expliqué que " l'administration de l'ISMAS avait notifié aux étudiants la décision de présenter les absentéistes en Conseil de discipline le 16 janvier 2013, conformément aux dispositions de l'article 13 du règlement intérieur. Cette mesure est intervenue après que plusieurs étudiants eurent cumulé plus de 60 absences en seulement deux mois et demi". La même source rappelle que "le jour même du conseil de discipline, les élèves ont décidé, par le biais de leur bureau représentatif, d'observer une journée de protestation en soulevant une série de revendications pédagogiques". "Ils ont fait part de leur volonté de participer à la gestion de l'Institut, appelant au départ du directeur", souligne le communiqué du ministère de la Culture. Le 20 février dernier, le tribunal administratif avait ordonné la désignation d'un huissier de justice qui devait se rendre au siège de l'institut pour dresser un procès verbal de constat des lieux et interroger les personnes qui occupaient indûment les chambres de l'établissement. La mission a été accomplie le 21 février. Par la suite et à partir du 24 février 2013, "les personnes concernées par les mesures d'expulsion ont entamé une grève de la faim et investi l'accès principal de la direction des affaires pédagogiques entravant la circulation en dressant des barricades par l'utilisation de biens de l'institut".