Suite à l'ampleur médiatique qu'a prise la grève de la faim des étudiants de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas), dont au moins deux grévistes ont été hospitalisés, le ministère de la Culture a organisé, hier, une conférence de presse au cercle Frantz Fanon de L'Oref, animée par des représentants du ministère, en l'occurrence l'inspecteur général du ministère de la Culture, Rabah Hamdi, le directeur de l'administration générale Larbani Saïd, Lahoul Samir inspecteur et le directeur de l'Ismas, Abdelaziz Benmahdjoub. L'inspecteur général du ministère de la Culture est d'abord revenu sur l'historique des différents décrets et lois ayant abouti aux statuts de l'Ismas «dans le but de garantir l'enseignement des arts de la scène et des métiers de l'audio-visuel, notamment dans le domaine du cinéma qui souffre d'une carence de personnels spécialisés». Il a ensuite affirmé que la direction de l'institut et la tutelle n'ont fait qu'appliquer la loi et le règlement intérieur pour sanctionner «les absences répétées de certains étudiants, qui au lieu d'assister au cours, préfèrent travailler au noir dans certaines sociétés de production privées». Afin de justifier la décision du ministère de suspendre les cours et de demander aux étudiants de quitter les lieux, Rabeh Hamdi, a souligné que le ministère de la Culture a pris cette décision en consultation avec les plus hautes autorités de l'Etat, afin «de protéger les bien matériels de l'Institut, la sécurité des étudiants et du personnel de l'établissement». Questionné sur la durée de cette suspension des cours, Rabeh Hamdi a déclaré que «les cours sont suspendus pour une période indéterminée, jusqu'à ce que les choses rentrent dans l'ordre». Il est à noter, que durant toute la conférence, les représentants du ministère ont martelé que ce qui se passe à l'Ismas n'est qu'«une question administrative qui a pris de l'ampleur à cause de la manipulation des médias par des étudiants perturbateurs et hors-la-loi». A la question de savoir quelle serait la meilleure solution pour régler la situation à l'Ismas, le représentant du ministère a répondu que la seule solution «est d'appliquer les sanctions contre les étudiants désignés par le conseil de discipline», soit l'exclusion d'une quinzaine d'étudiants de cette institution pédagogique. Pour rappel, après plusieurs grèves à répétition à l'Ismas, une dizaine d'étudiants ont décidé, depuis le 24 février passé, d'entamer au sein même de la cour de l'école une grève de la faim illimitée. Malgré la décision ministérielle de suspendre les cours et de fermer temporairement l'institut, les étudiants de l'Ismas dénoncent les propos calomnieux qui ont été portés à leur encontre et refusent de quitter les lieux avant que leurs revendications ne soient prises en charge, en l'occurrence celles qui portent sur le niveau de la formation, le diplôme, le matériel d'étude, la vie culturelle et estudiantine ainsi qu'une enquête approfondie sur la gestion de l'Institut. S. A.