Né en juillet 1954 dans une famille pauvre de l'Etat de Barinas dans les Llanos, les grandes plaines du sud du Venezuela, Hugo Chavez se destine à la profession de peintre puis de joueur professionnel de base-ball, un sport dans lequel il puisait des métaphores pour colorer ses discours politiques. Hugo Chavez s'est imposé comme l'une des grandes figures politiques sud-américaines, mêlant dans un tempérament extraverti une opposition au régime américain et un idéalisme révolutionnaire hérité des années 1960. Proche des dirigeants socialistes d'Amérique du Sud tels que le Bolivien Evo Morales, l'Equatorien Rafael Correa et le Nicaraguayen Daniel Ortega, il entretenait une relation étroite avec son modèle, Fidel Castro, et avec le frère de ce dernier, Raul, devenu président de Cuba. C'est d'ailleurs dans un hôpital de La Havane qu'Hugo Chavez fut soigné et opéré à quatre reprises lorsque fut diagnostiqué un cancer dans la région pelvienne en juin 2011. Au pouvoir depuis le 2 février 1999, M. Chavez n'a pas voulu imposer un système de parti unique dans son pays, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et premier exportateur de pétrole d'Amérique du Sud. Fidèle à la Révolution bolivarienne Lieutenant-colonel parachutiste, il décide de s'opposer contre le régime en place, qu'il juge corrompu, au sein d'un Mouvement révolutionnaire bolivarien (MRB) qu'il fonde dans les années 1980. En 1992, resté fidèle à l'uniforme – béret rouge et tenue de camouflage –, il se fait connaître à l'occasion d'une tentative de putsch avortée contre le président Carlos Andres Perez, qui lui vaut de passer deux ans en prison, mais fonde paradoxalement sa réputation et le propulse sous les feux de la rampe politique. Signe de sa détermination inébranlable, il reconnaît alors, juste avant son emprisonnement, que sa tentative de prise de pouvoir est un échec... «Pour le moment». Le 6 décembre 1998, il était élu à la présidence vénézuélienne avec 56% des voix. En 2000, il est réélu avec près de 60% des suffrages. Le 12 avril 2002, après le lancement d'une grève générale illimitée, Hugo Chavez est évincé du pouvoir par un bref coup d'Etat mené par une frange de la hiérarchie militaire, et le pouvoir est confié à un «gouvernement intérimaire» dirigé par le chef de la confédération patronale, Pedro Carmona. Moins de quarante-huit heures plus tard, M. Chavez, soutenu par des manifestants et une partie de l'armée, regagne triomphalement son palais présidentiel de Miraflores, à Caracas. En août 2004, à la suite d'une pétition de l'opposition, Hugo Chavez remportera un référendum sur la poursuite de son mandat avec plus de 59% des voix, et il est réélu à la présidence en 2006 avec plus de 60% des voix. Son troisième mandat voit néanmoins sa popularité baisser, une partie de l'opinion publique se lassant du niveau très élevé de la criminalité et, à partir de 2011, du flou entretenu par Hugo Chavez sur son cancer. Même s'il annonce être entièrement guéri en vue de l'élection présidentielle d'octobre 2012, son âge contraste avec la jeunesse de son adversaire, Henrique Capriles, 40 ans, présenté par une opposition pour une fois unie. Chavez remporte cependant l'élection, une fois de plus, avec 55% des voix, mais l'élan qui suit sa victoire est vite stoppé en décembre, lorsqu'il annonce une récidive de la maladie et envisage de passer la main. Avant que n'intervienne sa mort.