L'information judiciaire traitant des scandales de corruption qui ont sérieusement égratigné, voire terni, l'image de Sonatrach au double plan national et international «connaîtra une cadence accélérée», avertit Belkacem Zeghmati, procureur général près la Cour d'Alger dans un communiqué rendu public ce jeudi. D'entrée, il fallait s'attendre à une telle réaction de la part de l'instance judiciaire chargée de faire la lumière sur les dessous d'une opération extra frontalière de dilapidation de deniers publics. Et pour cause, le contenu du communiqué, paraphé par le procureur général Zeghmati, et repris par l'APS, se décline comme une réponse aux propos tenus par le premier magistrat du pays, Abdelaziz Bouteflika, qui avait souligné la nécessité d'une intervention efficace de la justice dans le traitement des scandales liés à Sonatrach. Des scandales qu' «il n'est pas question de passer sous silence», a soutenu le chef de l'Etat dans son discours adressé à l'UGTA et aux travailleurs algériens, tout en faisant état de «sa révolte» quant aux détails de ces mêmes scandales qui ne cessent de défrayer la chronique à travers plusieurs articles de presse. Pour revenir au communiqué du procureur général près la Cour d'Alger, le coup d'accélérateur promis par Mohamed Zeghmati sera donné au traitement de l'information judiciaire «dès réception des résultats des commissions rogatoires internationales par le juge d'instruction et la convocation ou l'émission de mandats de justice à l'encontre de toute personne impliquée», est-il précisé dans le même document. Ce dernier fait ressortir en outre la détermination de la justice algérienne à ne ménager aucun effort, afin de faire du traitement de l'affaire Sonatrach 2 un véritable exemple en terme de lutte judiciaire contre le fléau de la corruption qui sévit en Algérie. Sonatrach 2 est le prolongement de Sonatrach 1 «L'affaire Sonatrach 2 est le prolongement de celle de Sonatrach 1», ajoute encore le même procureur général. Rappelant que l'information judiciaire ouverte à ce sujet «vient d'être achevée avec le renvoi des prévenus devant le tribunal criminel selon l'arrêt rendu par la chambre d'accusation de la Cour d'Alger, en date du 30 janvier 2013». Les personnes mises en cause seront poursuivies, est-il également écrit dans le même document, pour délits «de corruption, trafic d'influence, abus de la fonction et blanchiment d'argent conformément aux dispositions de la loi 06/01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption et celles du code pénal». Mohamed Zeghmati explique en outre, qu'en «raison de l'origine des informations sur la base desquelles l'action publique fut mise en mouvement, en l'occurrence les diverses commissions rogatoires internationales parvenues aux autorités judiciaires algériennes de la part de ses homologues étrangers, le juge d'instruction en charge du dossier devait, en premier lieu, s'assurer du bien fondé de ces informations, de leur exactitude et de leur crédibilité». Le procureur général près la Cour d'Alger rappellera que dans le cadre de l'information judiciaire concernant cette affaire, «le juge d'instruction a eu à décerner plusieurs commissions rogatoires internationales à destination des autorités judiciaires suisses, italiennes et émiraties». Le même magistrat a aussi «sollicité l'accord des autorités judiciaires italiennes en vue de se déplacer personnellement à Milan (Italie) dans le but de rencontrer ses collègues italiens en charge du dossier ouvert à leur niveau pour des faits similaires», a ajouté Mohamed Zeghmati. Ce dernier informe qu'en l'étape actuelle de l'instruction, à savoir la collecte d'informations, d'indices et de preuves, «le juge en charge du dossier a accompli toute une série d'actes au niveau national avec le concours de la police judiciaire, saisie par commissions rogatoires, dont certaines furent exécutées et d'autres en phase de l'être». Le procureur général près la Cour d'Alger a conclu son communiqué en précisant que «si l'identité des personnalités algériennes, ministre ou cadres de Sonatrach, visées dans cette affaire, a été clairement portée à la connaissance de l'opinion publique par les organes d'information nationaux et étrangers, la loi algérienne n'autorise pas l'autorité judiciaire à le faire avant leur inculpation officielle».