Le syndrome d'Ouargla et des villes du Sud a-t-il touché les jeunes de la commune de Aïn El Biya dans la wilaya d'Oran ? C'est la question qu'on se pose quand on apprend que des jeunes chômeurs, au courant du projet de réalisation d'une aciérie dans la région, ont commencé à douter de la régularité des futurs recrutements. En effet, la jeunesse de cette localité qui relève de la daïra de Bethioua, espère obtenir sa part des opportunités d'emploi que ce projet générera. De jeunes chômeurs que nous avons approchés cachent mal leur suspicion : «Une grande partie du futur personnel de l'usine a été déjà embauchée grâce à des intermédiaires et des pratiques peu loyales. Les responsables de l'emploi dans la région ont récidivé en recourant aux mêmes procédés que nous avions à plusieurs reprises dénoncés. Les passe-droits et le piston qui étaient monnaie courante par le passé ont refait surface», ont-ils précisé. Jeudi, les jeunes demandeurs d'emploi se sont rassemblés devant le site de la future aciérie pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié de recrutement discriminatoire qui fait d'eux d'éternels chômeurs. Ils ont exigé de la direction de la future usine, de donner la priorité en matière d'embauche aux habitants de la région. «Nous attendons depuis des années la concrétisation de projets de développement dans notre localité pour en profiter et aujourd'hui on se retrouve exclus des programmes de recrutement, ce n'est pas normal», ont-ils indiqué. Selon de jeunes protestataires, ce qui se passe à Aïn El Biya est semblable aux pratiques des sociétés de placement qui ont ignoré les jeunes des régions sud du pays. «Nous avons organisé plusieurs sit-in pour dénoncer le mode de recrutement à Aïn El Biya. Nous sommes toujours mobilisés pour pousser les autorités locales à respecter leurs engagements. Tous les responsables de la région que nous avions rencontrés par le passé nous avaient donné raison. On comprend aujourd'hui la détresse des jeunes de Ouargla quand ils voient des entreprises s'installer au Sud et ramener avec elles des personnels recrutés on ne sait d'où», affirment les jeunes protestataires qui se disent déterminés à se battre pour accéder à des postes d'emploi. «On nous avait demandé d'attendre l'ouverture d'opportunités d'emploi, nous avons patienté et aujourd'hui nous voulons notre part», notent-ils en affirmant qu'ils reviendront à la charge autant de fois que cela sera nécessaire pour obtenir satisfaction et décrocher un travail.