Skikda, Ouargla et Laghouat, trois villes pétrolières qui connaîtront dès cette matinée un mouvement de manifestation initié par de jeunes chômeurs devant les agences d'emploi. L'objectif de ces manifestations est de réclamer du travail et dénoncer le recours aux embauches extérieures au détriment de la population locale, ont fait savoir les représentants des chômeurs relevant des ces trois wilayas. Au niveau de ces dernières, le désarroi des jeunes confrontés au chômage ne date pas d'aujourd'hui. Preuve en est, des actions de protestation ont été engagées depuis plusieurs mois déjà dans le sillage desquelles le mode de recrutement des multinationales et des sociétés algériennes opérant dans le domaine des hydrocarbures a été dénoncé. Ces entreprises favorisent, selon la même source, les demandeurs d'emploi venus d'ailleurs alors que les jeunes originaires de ces trois wilayas croupissent sous le poids de l'oisiveté. Un tel constat semble agacer les chômeurs qui décident ainsi de sortir de leur mutisme pour protester contre cette forme d'exclusion. «Nous réclamons du travail depuis 10 ans, en vain. Rien qu'à Ouargla, il y a une offre de 40 000 emplois pour 5000 chômeurs de la région, mais les entreprises ne recrutent pas localement et ramènent des travailleurs hors-zone», a déploré Tahar Belabès, coordinateur national du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC). De son côté, le porte-parole de la même organisation de la wilaya de Skikda exige qu'une enquête soit engagée dans les meilleurs délais au sujet de ce qu'il qualifie de «dépassements et de passe-droits qui sont monnaie courante au niveau de l'Anem». «L'Anem utilise les postes de travail à pourvoir à des fins électorales. Elle exerce un chantage sur les chômeurs en exigeant d'eux qu'ils adhèrent à des partis», a déclaré Abbès Hadj Aïssa, de la CNDDC de Laghouat, cité par la même source.