Des dizaines d'habitants du quartier d'El Hamri ont investi hier la rue pour protester contre ce qu'il qualifient de lenteurs de la part des services de l'administration locale chargés de mener à terme l'opération de leur relogement dans le cadre du programme local de résorption de l'habitat précaire. Le boulevard colonel Benabderrezak a été complètement fermé à la circulation automobile, notamment au niveau du lieu-dit Dar Chakouri, où des dizaines de jeunes mais aussi des femmes se sont regroupés sur la voie publique. Les forces antiémeutes ont été dépêchées sur les lieux pour éviter tout débordement. Les protestataires qui ont affirmé que leur action est pacifique et n'est nullement destinée à troubler l'ordre public, ont déployé des banderoles par lesquelles ils ont revendiqué leur droit à un relogement promis par l'administration locale. «Nous avons été convoqués début janvier 2012, pour recevoir des arrêtés de préaffectation qui consacrent notre statut de demandeurs prioritaires de logement et depuis, c'est le silence total. 1900 préaffectations ont été distribuées dans le cadre de cette opération et depuis rien. C'est une autre promesse qui tombe à l'eau», affirment des protestataires, qui soutiennent que leur patience a des limites. A ces titulaires de préaffectation s'ajoutent les citoyens ayant introduit des recours auprès des services concernés. Ces derniers attendent toujours de recevoir une réponse. «Nous attendons de bénéficier de logements dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire. La wilaya semble faire fausse route. Elle propose des logements aux habitants de Batimate taliane qui ne sont pas prioritaires puisqu'ils occupent des appartements décents, et on nous laisse attendre, ce n'est pas normal. Les habitants de Batimate taliane ont refusé leur relogement, nous sommes donc prioritaires. Nous savons que ce qui les intéresse c'est l'assiette de Batimate taliane que certains se disputent à couteaux tirés. Même celle d'El Hamri est aussi intéressante, qu'ils nous donnent nos logements pour leur laisser la place nette», affirment des protestataires rencontrés sur les lieux. Par ailleurs, nous avons appris de sources sûres que 350 familles d'El-Hamri attendent toujours elles aussi de bénéficier d'arrêtés de préaffectation. Ces dernières ont été, pour rappel, à l'origine de plusieurs mouvements de protestation enregistrés dans le sillage de l'opération de remise de préaffectation lancée fin décembre 2011. Estimant avoir été injustement exclues, ces familles avaient observé plusieurs mouvements de protestation avant que les autorités locales n'aient décidé de recevoir les recours et d'ouvrir une enquête approfondie sur les listes des noms retenus. Une enquête qui avait révélé l' «omission» de plusieurs familles qui avaient droit mais aussi l'existence d'un nombre assez important d'intrus. Au total, 3959 décisions de préaffectation sont promises aux habitants du vieux bâti à Oran, parmi lesquelles 1984 décisions destinées aux habitants d'El Hamri et 705 à ceux de Medioni.