Sarah Palin n'a plus de responsabilité politique mais elle a su divertir les participants à la grande conférence des conservateurs américains samedi, avec un discours bourré de piques contre Barack Obama et son propre parti républicain. "Il n'y a plus de leadership à Washington, c'est de la téléréalité, sauf que les Américains ont zappé", a lancé à la conférence CPAC, près de Washington, celle qui fut candidate à la vice-présidence en 2008. Depuis, elle a été embauchée quelques années par la chaîne Fox News et a mis en scène sa famille dans sa propre émission de téléréalité, en 2010. Critiquant le président américain, elle l'a enjoint à "éteindre le prompteur" et arrêter de faire campagne. Elle a ensuite fait éclater de rire la salle en dévoilant un énorme gobelet de soda, taille XXL, et en avalant de longues gorgées, sous les applaudissements. Ces sodas géants sont devenus une cause conservatrice, au nom de la liberté individuelle, depuis que le maire de New York a tenté de les interdire dans sa ville. Un juge a annulé cette interdiction lundi. Mais les flèches les plus acérées de la "maman grizzly" étaient dirigées contre la direction de son parti, accusée de manigancer pour éliminer des primaires les candidats issus des ultraconservateurs du "tea party", dont elle est une championne. "Nous ne sommes pas ici pour mettre une couche de peinture rhétorique sur notre parti. Nous ne sommes pas là pour abandonner nos principes", a-t-elle déclaré, à vingt mois des prochaines élections législatives. "La dernière chose dont nous avons besoin est que Washington sélectionne nos candidats", a ajouté Sarah Palin. Son hostilité aux conseillers politiques qui lui avaient été assignés pendant sa campagne en 2008 est de notoriété publique. Il est temps de licencier les consultants", a-t-elle dit, eux "qui ne font que perdre des élections mais sont toujours réembauchés et gagnent des millions". Après une matinée d'interventions graves sur l'avenir du mouvement conservateur, les participants semblaient charmés du divertissement. Bien sûr, elle a le sens du spectacle, mais c'est ce qui fait son charme, et cela fait mieux passer le message, n'est-ce pas?", commentait Kent Brown, un avocat.