Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a affirmé hier, dans un entretien à l'APS, que le problème de l'emploi des jeunes est réel, soulignant que le gouvernement s'est attelé à le régler en prenant en compte les spécificités de nos régions, notamment du Sud. Concernant le fait que le mouvement revendicatif de jeunes chômeurs dans certaines wilayas du sud du pays a ouvert la voie à des spéculations de toutes sortes, il a précisé que «les tentatives de manipulations existent et existeront toujours. Il appartient aux acteurs de la vie politique et des médias d'en faire l'analyse, de les commenter ou, le cas échéant, de les dénoncer», avant d'ajouter que «le gouvernement, pour sa part, n'entend pas se défausser sur ces malveillances pour fuir ses responsabilités. Il a pour mission, au contraire, de régler les situations qui peuvent servir de terreau à la polémique en apportant les réponses adéquates aux dysfonctionnements et aux inégalités dont souffre le citoyen algérien, quels que soient sa condition sociale ou son lieu de résidence». «Ma détermination et celle des membres de l'exécutif est totale quant à la mise en œuvre du programme du président de la République, qui place le développement des wilayas du Sud et des Hauts Plateaux au rang de priorité nationale. Choisir Ouargla comme première visite de terrain depuis la nomination du gouvernement se voulait un signal fort dans cette direction», concédera le Premier ministre. Questionné sur la lutte contre la criminalité dans les régions du Sud, Sellal indiquera que «la lutte contre toutes les formes de criminalité, dont le terrorisme est l'expression la plus abjecte, doit être menée sans relâche et nécessite l'adhésion et la mobilisation de tous à travers tout le pays». «Cela dit, l'Algérie est le plus grand pays d'Afrique. La formulation de sa politique de développement doit impérativement prendre en compte des paramètres objectifs propres à chacune de ses régions (...) Les données géographiques, démographiques et économiques sont variables et se caractérisent dans les dix wilayas du Sud par l'immensité des territoires qui rend problématiques la réalisation et l'accès aux infrastructures de base, ainsi qu'un marché du travail où la sous-traitance occupe une part importante nécessitant un meilleur contrôle, une régulation efficace et une qualification spécifique de la main-d'œuvre, notamment les primo-demandeurs d'emploi».
La disparité dans les salaires Revenant sur l'instruction gouvernementale du 11 mars, le Premier ministre dira que «c'est un instrument supplémentaire de contrôle, de régulation et d'amélioration du dispositif actuel de gestion de l'emploi dans les wilayas du Sud. Elle ne réglera pas tout, mais elle contribuera rapidement à améliorer la situation, car le problème dans certaines régions du Sud n'est pas toujours l'emploi, mais la disparité dans les salaires». Concernant le rôle que peuvent jouer les représentants de la société civile et les notables de la région, Sellal dira que «ce sont nos partenaires. Les associations et les élus nous accompagnent dans la réalisation des différents programmes de développement et nous alertent en cas de dysfonctionnement ou de blocage. Ils sont les porte-voix des citoyens et des citoyennes auprès de l'administration locale et de l'Etat… Il nous faut aider le mouvement associatif dans son organisation et dans la réalisation de ses différents programmes. Il est également vital d'améliorer notre écoute et l'efficacité de nos moyens et canaux de communication avec la société civile et les notables», avant de préciser que «nous sommes à l'écoute de tous, sans exclusion aucune».