Les prix du pétrole se repliaient lundi en cours d'échanges européens, dans un marché plombé par un regain d'inquiétude sur la zone euro après l'annonce d'une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires à Chypre en échange d'un plan de sauvetage. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le deuxième jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 108,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,64 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Le Brent est descendu jusqu'à 107,93 dollars, non loin d'un plus bas depuis trois mois atteint mercredi (à 107,91 dollars). Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril perdait quant à lui 1,11 dollar à 92,34 dollars. La zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) ont trouvé samedi un accord sur un plan de sauvetage d'un maximum de 10 milliards d'euros pour Chypre -- qui en avait demandé initialement 17 milliards -- en échange d'un prélèvement exceptionnel sur les dépôts bancaires qui rapportera près de 6 milliards. Le montant de l'aide est très inférieur aux centaines de milliards déboursés pour la Grèce et aux dizaines de milliards versés au Portugal, à l'Irlande, mais, chose nouvelle, les bailleurs de fonds ont demandé à Nicosie d'instaurer une taxe exceptionnelle de 6,75% sur les dépôts bancaires en deçà de 100.000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil, ainsi qu'une retenue à la source sur les intérêts de ces dépôts. Alors que le Parlement chypriote doit se réunir mardi pour entamer le processus de ratification de ce plan de sauvetage, la perspective de ce prélèvement inédit sur les dépôts bancaires ravivait les incertitudes sur les perspectives économiques de la zone euro, et faisaient trébucher lundi les places boursières et l'euro. Le net renforcement du dollar, monté à son plus haut niveau en plus de trois mois face à un euro sous pression, contribuait par ailleurs à peser sur les cours du pétrole, en rendant moins attractifs les achats de brut pour les investisseurs munis d'autres devises.