Les prix du pétrole se repliaient, hier, en cours d'échanges européens, dans un marché toujours miné par les inquiétudes sur la demande mondiale d'or noir, et pâtissant d'un regain de craintes sur la zone euro après un indicateur décevant en Allemagne. À la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 109,85 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 1,57 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance cédait 1,17 dollar, à 91,72 dollars. En Asie, le pétrole était en baisse, hier, en raison d'un regain d'inquiétudes sur la crise de la dette en zone euro et le ralentissement de la croissance en Chine. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre lâchait 1,01 dollar, à 91,88 dollars, et le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance cédait 94 cents à 110,48 dollars. Après leur rebond enregistré, jeudi et vendredi, les cours du baril perdaient du terrain, hier, à l'unisson d'un repli des places boursières européennes et de l'euro, à la suite de la publication du baromètre Ifo sur la confiance des entrepreneurs allemands, tombé en septembre à son plus bas niveau en deux ans et demi. Le renchérissement du dollar face à un euro sous pression contribuait à tirer les prix du pétrole vers le bas, en rendant moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Les prix continuent d'être tiraillés entre les tensions géopolitiques au Moyen-Orient - autour de l'Iran -, qui laissent redouter des perturbations sur l'offre de brut, et les inquiétudes sur la demande, estimait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Le marché va se concentrer sur l'impact des mesures prises par les banques centrales ou les gouvernements pour stimuler la croissance économique des principaux consommateurs de brut: les Etats-Unis, la Chine et la zone euro, soulignait-il. A cet égard, le baromètre Ifo n'était pas pour rassurer les opérateurs sur la santé économique de la zone euro, alors que le marché restait agité du fait de spéculations sur un possible plan de secours européen à l'Espagne et l'annonce d'une pause dans les négociations entre Athènes et ses bailleurs de fonds. Par ailleurs, le ralentissement de l'économie chinoise, comme en a témoigné la semaine dernière l'annonce d'une nouvelle contraction de l'activité manufacturière du pays, était de nature à refroidir les investisseurs, car la moitié de la croissance de la demande mondiale de brut vient de Chine, ajoutait David Hufton, analyste du courtier PVM. De plus, malgré les risques sur l'offre en provenance du Moyen-Orient, le marché mondial reste bien approvisionné en pétrole, alors que les stocks américains de brut, qui ont bondi de 10,5 millions de barils sur les deux premières semaines de septembre, se maintiennent à un niveau toujours élevé, et que l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, a déclaré se tenir prêt à gonfler son offre au-delà de 10 millions de barils par jour.