Il n'est plus acceptable qu'il y ait des disparités salariales entre les travailleurs exerçant chez un sous-traitant et un autre ayant le même poste dans l'entreprise donneuse d'ordre. Une préoccupation soulevée par beaucoup de travailleurs, notamment ceux qui exercent dans les entreprises pétrolières au sud du pays. Dans ce registre, Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a informé qu'il transmettra, bientôt, des propositions au Premier ministère vu « la situation anormale qui entache les relations entre les entreprises de sous-traitance et les sociétés pétrolières, engendrant des disparités énormes et inacceptables entre les travailleurs ». Intervenant, hier, lors d'un regroupement, au siège de son ministère, des directeurs de l'emploi des 48 wilayas, le ministre a fait observer que ce problème touche, également, le nord du pays. « Nous ne pouvons intervenir directement dans la mesure où l'inspection du travail n'est habilitée qu'à veiller au respect de l'application du SNMG. Raison pour laquelle nous avons décidé de saisir le Premier ministère et lui transmettre des propositions », a-t-il dit, soulignant qu'il est persuadé que cette situation ne peut être réglée qu'à travers « une décision politique du gouvernement ». M. Louh a, également, attiré l'attention de ses directeurs sur le non-respect du dispositif qui impose aux entreprises nationales et étrangères un pourcentage pour le recrutement de la main-d'œuvre locale. S'agissant des entreprises étrangères, il a souligné l'importance d'assurer un suivi permanent de celles ayant bénéficié des accords de principe pour le recrutement de la main-d'œuvre étrangère, afin de les amener à respecter leur obligation en matière de recrutement et de formation de la main-d'œuvre nationale. A noter que le nombre de travailleurs étrangers a connu une baisse en 2012, passant de 52 000 durant les dernières années à 46 000, principalement d'origine chinoise, égyptienne et syrienne. Les démarches administratives ne seront plus du ressort du citoyen Le ministre a usé d'un franc-parler pour critiquer certains directeurs et ce, pour leur manque d'initiative. Il a exprimé son courroux concernant la non-application d'une circulaire promulguée en 2009 avec un décret officiel qui oblige les administrations à entreprendre les démarches administratives aux lieu et place du citoyen. « Cette décision n'a pas été appliquée à travers toutes les wilayas du pays alors que celle-ci vient d'être généralisée à tous les secteurs », a-t-il mentionné, tout signalant que des inspections seront effectuées dans les prochains jours pour s'assurer de son application. « Il n'est plus question d'exiger des citoyens un document, mais de s'adresser directement aux services administratifs concernés », a précisé le ministre. Former, selon les besoins locaux Le programme d'emploi et d'insertion professionnelle doit être établi en concertation avec le wali. Il est impératif, insiste le ministre, qu'il y ait une coordination entre les responsables locaux. M. Louh fera remarquer que la plupart des wilayas, notamment celles du sud, manquent de main-d'œuvre qualifiée et de moyens de réalisation, particulièrement dans les secteurs de l'agriculture et du bâtiment. « Vous devriez cibler des formations en fonction des besoins locaux », a-t-il instruit. En évoquant l'incident de Ouargla où des jeunes chômeurs se sont révoltés, le ministre a indiqué que « le problème réside dans le fait que les entreprises sont exigeantes en termes de qualification des jeunes et, souvent, elles refusent les propositions de l'Anem ». Cet état de fait a été, également, mentionné par plusieurs directeurs, entre autres ceux de Ouargla, Illizi et Relizane, soulignant que les jeunes manquent de qualification. En ce qui concerne la wilaya de Ouargla, le responsable de l'emploi a indiqué que des programmes de formation, dont un est propre à la Sonatrach, seront lancés durant la période mars-avril. « Pour les besoins de recrutement, la première session touchera 100 jeunes », a-t-il indiqué. Sonatrach a, également, prévu l'installation d'un centre de formation à Illizi, a affirmé le directeur de l'emploi au niveau de cette wilaya, en notant que les entreprises pétrolières exigent une qualification particulière. « C'est pourquoi, nous avons axé notre formation dans le domaine, en relation avec l'industrie pétrolière », a-t-il dit tout en soulevant le problème de l'éloignement de la wilaya par rapport au centre d'approvisionnement, ce qui freine l'investissement. Parmi les 5 940 demandeurs d'emploi à Illizi, 2 900 ont été placés, mais la durée de leur contrat n'excède pas les 6 mois.