Les prix du pétrole rebondissaient mercredi à l'ouverture à New York, après avoir été plombés par la crise à Chypre, dans un marché prudent avant les chiffres hebdomadaires sur les réserves de brut aux Etats-Unis et une décision de la banque centrale américaine (Fed). Vers 13H20 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 92 cents à 93,08 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le brut reprenait des couleurs dans un climat apaisé sur les marchés financiers après le rejet la veille par Chypre d'un plan international controversé, comprenant une taxation inédite des dépôts bancaires du pays. "L'espoir qu'une solution plus acceptable soit trouvée redonne de l'optimisme aux investisseurs qui s'inquiétaient beaucoup des implications d'un tel plan sur la zone euro et sur les autres pays périphériques en difficulté", a noté Matt Smith, de Schneider Electric. Le pétrole new-yorkais s'était effondré de près de 1,60 dollar tandis que le Brent avait dégringolé à un niveau plus vu en trois mois. La Banque centrale européenne (BCE), à l'origine de ce plan avec le Fonds monétaire international (FMI), a tenté mardi soir de restaurer la confiance sur les marchés en répétant qu'elle fournirait autant de liquidités que nécessaire au système bancaire européen, dans le cadre des règles en vigueur. Un membre du directoire de l'institution, Jörg Asmussen, a par ailleurs insisté mercredi dans les médias allemands sur la nécessité d'un plan de sauvetage, affirmant qu'il était dans l'intérêt de Chypre et de la zone euro. Les opérateurs surveillaient aussi les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), considérés comme un baromètre de la demande pétrolière des Etats-Unis, le premier consommateur de brut de la planète. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le ministère devrait faire état d'une hausse de 1,7 million de barils des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 15 mars, après une progression d'environ 23 millions de barils au cours des huit semaines précédentes. "Si ces chiffres confirment la tendance à la baisse surprise des réserves annoncée" mardi soir par la fédération professionnelle API, qui publie ses propres statistiques, "il s'agirait du premier recul de ces stocks en 9 semaines", un signe de bon augure pour la demande en or noir, a souligné M. Smith. En deuxième partie de séance, le marché sera également attentif à la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur son taux directeur et la poursuite de sa politique monétaire ultra-accommodante, a relevé Bob Yawger, de Mizuho Securities. "On ne s'attend pas à l'annonce d'un changement de politique ni de son taux d'intérêt historiquement bas", a-t-il estimé.