Les prix du pétrole s'affichaient en hausse, hier matin en Asie, dans un marché peu actif qui attend la publication de nouvelles données pour juger de l'économie des Etats-Unis et d'autres grands pays en ce début d'année. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février gagnait 4 cents, à 93,24 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance progressait de 11 cents à 111,51 dollars. "Pour le moment, on a un marché calme et plat en Asie", a déclaré Jason Hughes, analyste chez IG Markets Singapore. Les opérateurs attendent de nouvelles données économiques, notamment le début de la saison des résultats d'entreprises aux Etats-Unis, pour juger de la demande à venir, a-t-il ajouté. Les Etats-Unis sont le premier consommateur mondial de pétrole. Le marché reste par ailleurs inquiet du face-à-face au Congrès entre démocrates et républicains, qui s'affrontent sur le budget américain. Les parlementaires américains se sont mis d'accord la semaine dernière sur un texte permettant d'éviter le "mur budgétaire" et une cure d'austérité. Mais plusieurs aspects du budget ont été laissés en suspens, notamment sur la réduction des dépenses publiques ou le plafond légal de la dette fédérale. La veille, les cours du pétrole ont terminé en légère hausse à New York, profitant du recul du dollar dans un marché restant prudent avant la publication des chiffres sur les réserves de brut aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février a avancé de 10 cents, pour s'établir à 93,19 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé à 111,40 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en progression de 9 cents par rapport à la clôture de vendredi. Alors que les cours du brut étaient montés aux Etats-Unis à un niveau plus vu depuis plus de trois mois la semaine dernière, "c'est un peu le calme après la tempête" sur le marché en ce début de semaine "faute d'information spécifique majeure liée au pétrole", a remarqué Matt Smith, de Schneider Electric. Les prix ont quand même été "soutenus par un affaiblissement du dollar", qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans le billet vert pour les investisseurs munis d'autres devises, a indiqué l'analyste. Ils ont aussi profité de la hausse des cours des produits raffinés, a noté John Kilduff, d'Again Capital. Ces derniers ont eux-mêmes été soutenus par "un incident dans une raffinerie du groupe Motiva (co-entreprise de Saudi Refining et Shell) à Port Arthur, au Texas", a expliqué l'expert. Les investisseurs s'approchaient par ailleurs timidement du marché avant la publication mercredi des chiffres du département américain de l'Energie sur les réserves de pétrole aux Etats-Unis, qui "devraient rebondir, au vu du fort recul observé la semaine dernière", a remarqué M. Smith. Dans leur dernier rapport, les autorités américaines ont en effet fait état d'une baisse de plus de 11 millions de barils des stocks américains de brut sur la dernière semaine de 2012. L'administration devait aussi publier, hier, ses prévisions à court terme sur le marché du pétrole. Les courtiers garderont enfin un œil sur les discours de plusieurs membres de la banque centrale américaine (Fed) au cours de la semaine, scrutant tout signe d'un possible changement de politique de l'institution. Les minutes de la dernière réunion de la Fed, publiées jeudi dernier, ont en effet suggéré que l'institution pourrait mettre fin plus tôt que prévu à ses mesures d'assouplissement monétaire. Or les mesures de soutien de la Fed à l'économie américaine, via des injections de liquidités, conduisent à diluer la valeur du billet vert, ce qui rend plus attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises. Si dans leurs discours, les membres de la Fed "apportent une quelconque indication sur un changement de politique monétaire, cela pourrait affecter le dollar et se répercuter sur le marché du pétrole", a prévenu Robert Yawger, de Mizuho Securities USA.