Les demandeurs d'emploi à Bethioua se sont rassemblés hier matin devant le siège de la daïra pour revendiquer le droit à un travail. Ils étaient près de deux cents personnes à tenir un sit-in pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur leur situation précaire. Ils se sont rassemblés pour dénoncer le népotisme observé dans le recrutement au niveau de la zone pétrochimique. «Les terres sur lesquelles sont implantées les usines appartenaient à nos grands-parents. C'étaient des terres agricoles que l'industrie a détruit. Cela ne nous permet pas d'aspirer à un poste de travail», s'interrogent les protestataires. Ces derniers, selon des sources concordantes, ont réagi à la déclaration d'un représentant de la daïra de Bethioua qui avait annoncé un taux zéro de chômeurs dans la région et la victoire contre le chômage dans la commune. «Faux, il se moque de nous. Au niveau de l'Anem, les bulletins de travail se distribuent sous la table pour le peu de postes de travail annoncés», dira un jeune chômeur. On apprend par ailleurs que ce mouvement de protestation a été préparé pour accueillir le Premier ministre qui aurait été annoncé pour le 24 mars. Ce qui a été démenti par les autorités locales. «La rumeur nous a, sans doute, permis de nous organiser pour mettre un terme à la précarité de notre situation sociale. Nous voulons des emplois au même titre que les pistonnés qui viennent d'ailleurs pour travailler dans les complexes de la zone», tiennent à préciser les protestataires qui ont déployé des banderoles sur lesquelles ils dénoncent le «favoritisme» en matière d'embauche. Après les jeunes d'Arzew, voilà venu le tour des jeunes de Bethioua de revendiquer le droit à un travail et de dénoncer ce qu'ils ont qualifié de «hogra».