Les Algériens payent un lourd tribut à la guerre qui se déroule au nord du Mali, même si des informations sur des pertes en vies humaines de paisibles et pacifiques citoyens algériens ne sont pas toujours annoncées à l'opinion publique. Trois Algériens résidant à Bordj Badji Mokhtar, qui n'ont aucune relation avec le terrorisme, ont été tués dans des bombardements de l'armée française aux frontières algéro-maliennes au cours de l'offensive contre les djihadistes au nord du Mali. Les Français auraient, selon des sources locales, été induits en erreur par certaines parties qui ont présenté ces innocents comme étant des «terroristes». L'un des rescapés est grièvement blessé, ajoutent ces sources. De nombreux nomades algériens sont détenus au nord du Mali et d'autres perdus dans cette partie du territoire malien parce que bloqués par la guerre et la fermeture des frontières. Le Temps d'Algérie a pu se procurer en exclusivité les noms et prénoms de 13 nomades algériens «pris en otages» au nord du Mali. Cependant, le nombre des nomades algériens détenus au nord du Mali ou portés disparus dans cette partie du territoire malien est beaucoup plus important. «Nous ne connaissons pas encore le nombre tellement il est élevé et nous n'avons pas encore tous les noms et prénoms», nous diront des sources locales. «Ce qui est sûr, c'est que leur nombre est élevé. Ils se trouvaient au nord du Mali avec leur cheptel quand la guerre a éclaté et que les frontières ont été fermées. Nombre parmi eux ont été arrêtés par des parties engagées dans la guerre et d'autres pris en otages», ajoutent ces sources. «Des informations nous sont parvenues faisant savoir que nombre parmi les nomades algériens ont été remis à l'armée française engagée dans l'offensive militaire lancée au nord du Mali. Nous n'avons aucune information sur eux depuis l'éclatement de la guerre et la fermeture des frontières», nous déclarent des nomades algériens rencontrés aux frontières algéro-maliennes. «Il évite de circuler en voiture de peur d'être bombardé» Des témoignages recueillis sur les lieux font état d'autres situations aussi dramatiques vécues en ce moment par des citoyens algériens qui se retrouvent, malgré eux, au milieu des feux de la guerre au Mali. «Un parmi les nôtres est bloqué quelque part à la frontière algéro-malienne à bord de son véhicule. Il a peur de démarrer le véhicule de peur d'être pris pour cible par des avions bombardiers», nous dira un proche de cet Algérien qui, selon cette source, «est bloqué à bord de son véhicule immobilisé depuis quelques semaines avec une petite quantité d'eau et de nourriture». Hormis cela, les nomades algériens ont perdu des centaines de têtes de chameaux qui ont traversé le nord du Mali, se rendant à El Khalil. «Notre cheptel a l'habitude de marcher dans le grand désert, d'aller là où il trouve de l'eau et de la nourriture et de revenir ensuite. Le manque d'eau ici a poussé des centaines de têtes de bétail, dont des centaines de chameaux, à se rendre au nord du Mali, et nous avons peur d'aller les récupérer», diront plusieurs nomades. La situation est d'une complexité qui inquiète les nomades algériens circulant le long des frontières algéro-maliennes et aggrave la situation dans laquelle ils se trouvent depuis le début de la guerre et la fermeture des frontières algéro-maliennes. De notre envoyé spécial à Bordj Badji Mokhtar,