Les militants sahraouis des droits de l'homme, Ghalia Djimmi et Mohamed Salem Lakhal ont témoigné des "dures conditions de vie, de la répression et des atteintes régulières" aux droits de l'homme commises par le Maroc contre les sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, a rapporté dimanche l'agence de presse sahraouie (SPS). Invités au siège du Parlement européen (PE) par "les Amis du peuple sahraoui" et du Comité belge de soutien au peuple sahraoui, les deux activistes des droits de l'homme ont été reçus par des parlementaires européens qui les ont écouté "avec attention" leurs témoignages, a précisé la SPS, citant une source diplomatique à Bruxelles. Les deux activistes des droits de l'homme ont souligné, au cours de leurs entretiens, que "ni les eurodéputés, ni les représentants des ONG et de la société civile européenne, n'ont abdiqué devant le refus du Maroc d'ouvrir les territoires sahraouis, sous domination coloniale, aux observateurs, journalistes, et aux défenseurs des droits de l'homme". Le président de l'Intergroupe "paix pour le peuple Sahraoui", Norbert Neuser, a affirmé que l'expulsion par le Maroc d'eurodéputés était "une faute grave et un affront à toute l'Union européenne". Le Maroc avait refoulé le 6 mars dernier 4 eurodéputés de différentes coalitions parlementaires, de l'aéroport de Casablanca, qui devaient se rendre à El Ayoune (Territoires occupés du Sahara occidental) pour s'informer sur la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Pour M. Neuser, le PE "doit réagir aux agissements du Maroc" tel que l'exigent ses principes fondateurs, ajoutant que la position du PE était "claire, et en faveur du peuple sahraoui, notamment pour son droit à l'autodétermination". Pour sa part, l'ancien ministre des Affaires étrangères de la Slovénie, Ivo Vaigl, du groupe libéral européen, a estimé que "le Maroc commet la grave erreur de penser qu'il peut continuer à réprimer les sahraouis dans l'impunité". De son côté, l'eurodéputé italien, Pino Arlacch a relevé que "le mécanisme le plus indiqué pour la protection et le monitoring des droits de l'homme, demeure la mission de la MINURSO". "L'Union européenne à une immense responsabilité envers le peuple sahraoui", a-t-il soutenu. L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a rencontré lundi dans le cadre de sa deuxième tournée au Sahara occidental, des membres des familles des détenus politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik. Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique que le Maroc occupe depuis 1975.