L'Inter-groupe "Paix pour le peuple sahraoui" vient d'être constitué jeudi au Parlement européen (PE), en présence de nombreux eurodéputés, représentants les différents groupes politiques au sein de l'instance législative européenne, et du ministre délégué sahraoui pour l'Europe, M. Mohamed Sidati. Ce groupe formel, au sein duquel sont déjà réunis au moins 70 députés européens, a désigné l'eurodéputé allemand Norbert Neuser, du groupe Alliance progressiste des socialistes & démocrates (S&D), comme président. Ce dernier sera assisté par cinq vice-présidents. Il s'agit de MM. Marco Serria du groupe du Parti populaire européen (PPE), Willy Meyer (groupe Gauche unitaire européenne et Gauche verte nordique (GUE/NGL), Raul Romeva (groupe des Verts : Alliance libre européenne (Verts/ALE) et d'Ivo Vajgl du groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europs (ALDE/ADLE). L'intergroupe pour la législature 2009-2013 s'assigne comme objectifs de "poursuivre et de développer l'action de sensibilisation auprès des eurodéputés, les citoyens et les institutions européennes sur la question du Sahara occidental". Il va œuvrer également "à l'avènement d'une solution juste, pacifique, définitive au conflit du Sahara occidental, basée sur l'exercice pour le peuple sahraoui de son droit légitime à l'autodétermination, conformément au droit international". Il mènera, par ailleurs, une action auprès de l'Union européenne afin qu'elle "s'engage de façon franche pour le respect, la défense et la protection des droits de l'homme au Sahara occidental, et l'octroi d'une aide humanitaire conséquente aux populations sahraouies réfugiées". L'intergroupe a établi un programme de travail qui prévoit des visites au Sahara occidental et des actions de sensibilisation permettant une meilleure connaissance de la question du Sahara occidental. A cet égard, M. Norbert Neuser a proposé, comme actions prioritaires, une visite, le plutôt possible, aux campements des réfugiés sahraouis et d'interpeller les institutions européennes au sujet notamment de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental. Pour sa part, l'eurodéputée Anna Maria Gomes membre de la commission sécurité défense du PE a critiqué "sévèrement" les positions de la France et de l'Espagne au sujet du conflit du Sahara occidental, qui "vont, selon elle, à l'encontre de la légalité internationale", ainsi que "l'ambiguïté de la position de l'UE", rappelant à quel point le peuple sahraoui "a besoin de récupérer ses droits à l'autodétermination et à l'indépendance et l'impératif d'éviter à la région cette situation d'instabilité et d'insécurité". "L'intergroupe est né et, à la différence de la précédente législature, il s'agit cette fois-ci d'un groupe formel du Parlement européen", a déclaré à l'APS Mohamed Sidati à l'issue de la réunion, tout en se félicitant du "nombre important" d'eurodéputés qui ont adhéré et de l'"ambitieux programme" qu'ils se sont assignés. "A l'examen de la composition et du programme de l'intergroupe on se rend compte de l'ambition qu'il se donne pour rendre plus actuelle la question du Sahara occidental et, surtout, pour emmener l'Union européenne à adopter une politique claire et franche de soutien à la légalité internationale donc au Sahara occidental et à la consécration du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination", a-t-il relevé, Il a soutenu que la cause sahraouie "sort renforcée et plus visible encore avec l'avènement d'un tel Intergroupe".