Une autre famille de nomades algériens vient s'ajouter à une liste déjà trop longue d'Algériens «disparus» au nord du Mali, pays en guerre. Il s'agit du père, de la mère et de leurs six enfants dont aucune nouvelle n'est parvenue à leur famille établie dans la daïra de Bordj Badji Mokhtar depuis six mois. L'un des membres de cette famille lance, à travers Le Temps d'Algérie, un appel aux autorités algériennes pour leur venir en aide, les protéger et assurer leur retour sur le territoire national. «Mon père Okba Kounta Omar, ma mère et mes six frères et sœurs, dont le plus âgé, Hassane, 13 ans, et le moins âgé, Ali, 3 ans, sont portés disparus au nord du Mali», nous a fait savoir, hier, Okba Kounta Mustapha, rencontré à Bordj Badji Mokhtar. Notre interlocuteur éclate en sanglots, arrivant difficilement à trouver ses mots. Sa peine est grande. «Je n'ai plus de leurs nouvelles depuis maintenant six mois. Certains me disent qu'ils ont été aperçus à Tarkante Tangara», ajoute-t-il. «Ils étaient au nord du Mali quand la guerre a éclaté et les frontières fermées. Ils y sont toujours mais ils ne peuvent rentrer au pays. Ils sont portés disparus», lance Okba Kounta Mustapha. Une autre disparition nous a été signalée hier. Celle de Tarkzi Abdallah, un homonyme avec un autre Tarkzi Abdallah, dont le nom et prénom ont été publiés par notre journal dans édition d'hier, et qui lui également est porté «disparu» au nord du Mali. «Tarkzi Abdallah, né en 1971, et père d'une fille. Il est un parent à moi. Il possédait un café-restaurant à Adrar avant d'ouvrir un café-restaurant à Gao. Avec la détérioration de la situation sécuritaire, il a décidé de revenir en Algérie. Il était reparti le 1er février dernier vers El Khalil, au Mali, pour ramener son matériel de café, après avoir enregistré son déplacement à la police de l'air et des frontières (PAF) de Bordj Badji Mokhtar. A son retour, il a été enlevé sur la RN 6, reliant Bordj Badji Mokhtar et El Khalil, sur la route de Timyawine. Certains nous disent qu'il est à Kidal, d'autres pensent qu'il est à Tessalit», ajoute-t-il. «Beaucoup parmi nous sont morts, d'autres ont été enlevés et d'autres torturés au nord du Mali depuis l'éclatement de la guerre et la fermeture des frontières, mais tout ça n'est pas évoqué du fait que nous habitons dans des lieux isolés», regrette Okba Kounta Mustapha. «L'Etat algérien doit nous venir en aide, en intervenant pour la libération, la protection et obtenir une escorte pour l'ensemble de la communauté algérienne bloquée, enlevée et torturée au nord du Mali», lance-t-il.