La Fédération nationale des cheminots UGTA-SNTF a fait savoir, lundi, via un communiqué «qu'un arrêt de travail sur l'ensemble du réseau ferroviaire national n'était pas exclu en raison du refus de la direction générale de donner suite aux revendications portant notamment sur la revalorisation du régime indemnitaire», mais sans avancer de date. La fédération a estimé que «le malaise d'ordre socioprofessionnel risque de générer un arrêt de travail sur l'ensemble du réseau ferroviaire national en raison du reniement de l'engagement écrit de la direction générale de la SNTF pris le 1er octobre 2012 et consigné par les parties contractantes DG-SNTF-partenaire social public». Selon le syndicat, l'engagement portait sur le lancement à compter du 1er janvier 2013 du processus de négociations concernant la revalorisation du régime indemnitaire composé de 15 points dont le principal consistait en le réexamen de l'indice salarial. Toutefois, la direction a avancé son «indisponibilité» à répondre à ces engagements en invoquant «des motifs que les cheminots ne sont pas prêts à créditer», ajoute le texte, sans préciser de quel motif il s'agit. Un membre de la section syndicale des conducteurs de train au niveau du dépôt d'Alger a indiqué au Temps d'Algérie que le conflit portait surtout sur le gel du protocole d'accord de 2010 qui est censé être renouvelé chaque année. «Dans ce protocole d'accord, il est fait mention de deux conventions : la convention de branche et la convention collective. Le conflit réside dans le gel de la convention de branche dans laquelle sont intégrées toutes les primes (prime de traction, panier, déplacement…). Elles sont versées en fonction des moyens financiers de l'entreprise. Cette année, a priori, ce ne sera pas le cas», a-t-il expliqué, ajoutant être «tout de même surpris par l'annonce de la fédération nationale des cheminots». «Nous n'avons pas été consultés. D'habitude, les SG de chaque section syndicale convoquent une assemblée afin de discuter des problèmes à soulever auprès de la direction générale, et après qu'une décision collective est arrêtée, la fédération nationale est consultée. Cette fois-ci, la Fédération nationale des cheminots a agi seule. Je tiens à dire que les conducteurs de train ne souhaitent pas être mêlés à un mouvement de grève qui ne les concerne pas ou qui dépasse leurs intérêts. Il y a peut-être des personnes qui souhaitent exploiter cela pour des enjeux qui ne sont pas encore clairs. Il faut savoir que cette fédération nationale est en négociation avec la direction générale depuis le 13 mars, mais nous n'avons aucune information quant à la teneur de ces négociations. Chaque service a adressé sa plateforme de revendications auprès de la fédération nationale qui a dû faire un tri afin de composer une plateforme générale, mais nous, militants, nous ne savons pas si ces pourparlers concernent les conducteurs de train. Il y a une mauvaise communication entre la fédération et nos sections. C'est pour cela que pour le moment, nous sommes dans l'expectative», a-t-il expliqué, ajoutant tout de même que la section syndicale des conducteurs de train organise aujourd'hui une AG, et à partir de là, «les militants évalueront la nécessité ou non d'entamer un mouvement de protestation», a-t-il ajouté. Revenant sur le débrayage du mois de septembre dernier, il a estimé que les promesses de la direction générale quant à une amélioration des conditions de travail, de la sécurité, n'avaient pas été tenues. «Nous n'abordons pas uniquement les questions pécuniaires. Nous souhaitons évoquer les problématiques relatives à la sécurité, à nos conditions de travail, à la dégradation du matériel et à la baisse de la rentabilité. Ces questions, nous les avions abordées auparavant mais elles n'ont pas été réglées. Voilà de vrais motifs pour entamer un nouveau mouvement», a t-il fait savoir, jugeant que «la mauvaise gestion est toujours un obstacle au redressement de cette entreprise nationale qui est au bord de la faillite». Nos tentatives pour joindre la direction afin d'obtenir sa version des faits ont été vaines.