Le leader du Parti des travailleurs est revenu encore une fois sur les maux sociaux qui déstabilisent notre pays et qui, selon elle, profiteraient à certaines organisations et partis politiques, ainsi que des personnalités de la sphère politique. Animant une conférence de presse hier au siège de son parti, la SG du PT a fini par accuser ouvertement l'ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, d'avoir attisé le feu de la contestation chez les jeunes chômeurs de Ghardaïa, qui manifestaient pour revendiquer leurs droits légitimes, dont notamment un emploi stable. Louisa Hanoune affirme détenir des preuves confirmant que Benbitour a contacté l'organisation des jeunes chômeurs dans le but de les «détourner de leurs objectifs initiaux», au moment où, dit-elle, les élus locaux ont travaillé dur pour calmer les contestataires. Rappelant que M. Benbitour est le premier à se porter candidat aux présidentielles 2014, et qu'il «a été chef de gouvernement de décembre 1999 à août 2000 et que sa politique économique s'est avérée un désastre», elle dira qu'il est de son droit de se porter candidat, mais c'est le peuple qui choisira à la fin son président. Elle déclare ainsi implicitement son soutien au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. De son point de vue, il est temps d'organiser un référendum révocatoire pour permettre un quatrième mandat à Bouteflika et qu'il ne fallait pas attendre les cinq ans. Ahmed Benbitour n'est pas, selon les déclarations de Hanoune, le seul à profiter de l'instabilité sociale du pays. Louisa Hanoune avance qu'il y a d'autres «activistes» algériens qui ont été formés en Tunisie et en Egypte pour déstabiliser l'Algérie au nom du «printemps arabe». Ils travailleraient, selon elle, pour le compte d'organisations internationales non gouvernementales. Connus, dit-elle, pour leur ingérence dans les pays où on enregistre des mouvements revendicatifs, ils s'infiltrent dans les associations et organisations syndicales pour «détourner les contestataires de leurs réelles revendications» et créer des conséquences irréversibles. Elle cite l'exemple des citoyens de Laghouat qui ont demandé à ne plus payer les factures d'électricité et de gaz, sachant que c'est une région du Sud, productrice d'énergie. Louisa Hanoune se dit convaincue que cette revendication «soufflée» par «ces activistes» vise au démembrement de notre République. Dans le même contexte, elle rappelle que même dans la région de Tizi Ouzou, une voix s'est élevée pour demander à ce que l'eau du barrage de cette région profite uniquement à la Kabylie. «Avec cette logique, on aura au moins 1541 pays», ironise le leader du PT. D'autres exemples sont également à prendre en considération, notamment l'annulation de la fête du tapis de Ghardaïa qui touche au patrimoine culturel de la région et donc du pays. La SG du PT pense que ce revirement n'est pas fortuit, mais initié par des «perturbateurs» qui veulent enfoncer le pays. N'oublions pas que cette fête attire de nombreux touristes dans la région et donc elle crée beaucoup d'emplois. Louisa Hanoune estime que la raison avancée par les députés est infondée, à savoir que cette fête coûterait à l'Etat près de «15 milliards DA». Elle s'étonne par la même occasion que des parties accusent la ministre de la Culture d'avoir initié des activités culturelles. Au sujet de la Ligue des pays arabes, Louisa Hanoune dira qu'elle n'est plus crédible et qu'elle est devenue actuellement «la ligue des putschistes». Allant plus loin dans son idée, elle souligne que cette organisation a été «assassinée» par le Qatar et l'Arabie saoudite qui travaillent pour les intérêts des USA. C'est pour cette raison qu'elle appelle l'Algérie à tenir une position claire.