Saisissant l'occasion du 8 Mars, Journée internationale de la femme, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a animé un meeting à la salle Sierra Maestra à Alger. Durant deux heures, devant une salle pleine à craquer et une assistance acquise, Mme Hanoune a jugé utile de rappeler les acquis arrachés par les femmes, comme elle est revenue sur ce que la femme n'a pas encore obtenu. Louisa Hanoune s'est également attardé sur la situation préoccupante qui prévaut dans le Sud du pays et la guerre au Mali. A l'entame de son discours, la leader du PT interpelle le gouvernement à autoriser les marches dans la capitale. Une démarche qui permettra, selon elle, aux femmes de se faire entendre et de crier haut et fort leurs revendications. Pour Mme Hanoune, le pouvoir doit impérativement revoir sa copie à ce sujet : «Nous ne nions pas que des acquis ont été arrachés, mais il reste beaucoup à faire. Pour l'heure, la femme n'a pas encore arraché son droit à manifester sa colère dans la rue. Au PT, nous sommes persuadés que la rue demeure une solution appropriée pour se faire entendre», explique l'oratrice. Proposition acclamée par l'assistance... Plus loin, Mme Hanoune évoque avec fierté la présence des femmes dans les différentes activités, mais a critiqué fortement le système des quotas imposé par le pouvoir. Pour elle, cette politique n'a rien apporté à la femme : «Est-ce que le système des quotas a contribué à changer le code de la famille ? Est-ce que ces femmes parlementaire, qui ne sont pas militantes, ont apporté un plus à la femme algérienne ? La réponse est : non», réplique Mme Hanoune, qualifiant «d'aberrant» et «d'injuste» le code de la famille, car il est en contradiction avec un certain nombre de lois, notamment la Loi fondamentale du pays dans son article 29. Il est aussi, note-t-elle, en opposition avec le code de la nationalité et la loi sur les partis politiques. Mme Hanoune invite le gouvernement à corriger ces bévues : «Je ne demande pas au Parlement de se pencher sur ces situations, car nos propositions faites à l'Assemblée ont été rejetées par les partis majoritaire, mais nous nous adressons au gouvernement pour qu'il règle ces problèmes», explique-t-elle, persuadée que la femme reste vulnérable dans notre société. Sur un autre chapitre, Mme Hanoune appelle les femmes à se mobiliser contre les tentatives de déstabilisation du pays et la priorité de la femme, doit être, à son avis, la préservation de la souveraineté nationale de toute velléité guerrière qui menacerait sa stabilité. Les regards aujourd'hui, précise Hanoune, sont braqués sur le Sud. Un Sud en ébullition et assis sur une poudrière en raison des problèmes socioéconomiques qui persistent, en premier le chômage. Avant d'interpeller le gouvernement pour une prise en charge sérieuse de ses problèmes, l'oratrice, sans citer les noms, a tiré à boulets rouges sur deux responsables de l'association des chômeurs. Il s'agit de MM. Belkhodja et Belabes, qu'elle accuse d'être derrière la tentative de manipulation des jeunes de la région et d'avoir l'idée macabre de diviser le sud du pays. «Ces deux manipulateurs parlent de l'organisation d'une marche de millions de personnes et demandent le départ de M. Sellal. C'est insensé. Le pouvoir doit intervenir afin d'éviter l'embrasement dans cette région», insiste Mme Hanoune. Par ailleurs, la responsable du PT a évoqué la situation au Sahel pour mettre en garde contre «un complot visant la déstabilisation du pays», et a qualifié le Printemps arabe d'un événement préfabriqué par l'étranger.