Le bras de fer opposant la direction de l'EPIC Oran Propreté aux travailleurs tend vers la radicalisation au vu de la ténacité des deux parties qui continuent de camper, chacune, sur leurs positions. En effet, cinq jours après le début de la grève, aucun responsable de la wilaya ne s'est déplacé à l'EPIC pour trouver une issue équitable à ce conflit. Bien au contraire, des directives auraient été données, selon des sources bien informées, à la direction de cette EPIC, pour fermer les portes du dialogue avec les représentants contestés des travailleurs. Ce débrayage initié à la fin de la semaine dernière risque de déborder dans les prochains jours, avertissent des travailleurs en colère. Les délégués des contestataires restent unanimes : «Nous ne voulons plus de ce directeur». Pour eux, le limogeage de l'actuelle direction est une condition sine qua non avant la reprise du travail. Ces contestataires ont, d'ailleurs, réussi à mobiliser les travailleurs autour de cette revendication et une plateforme de revendications signée par près de 500 travailleurs a été adressée au Cabinet de la wilaya. Les délégués qui accusent le directeur de tous les maux, estiment selon eux, que ce responsable serait coupable de harcèlement moral à l'encontre des travailleurs. A ce sujet, le premier responsable de cet établissement est catégorique : «C'est un arrêt de travail illégal». Il accuse certains meneurs de cette action de «têtes brûlées» prêts à tout pour déstabiliser cette entreprise publique chargée de la collecte des déchets domestiques dans plusieurs quartiers de la capitale de l'Ouest et certaines communes qui lui sont limitrophes. A titre de rappel, ce mouvement social a été déclenché mardi dernier, en soirée, dans le dépôt principal de cette EPIC à l'appel de membres syndicaux qui exigent une commission d'enquête et le limogeage du directeur de cette entreprise locale. Les contestataires signalent que ce débrayage spontané a été décidé à la suite de la suspension par l'administration de cinq travailleurs, dont trois membres de la section syndicale UGTA. Ils précisent que leur mouvement de contestation va se durcir dans les prochains jours si rien n'est fait pour réhabiliter leurs collègues. A signaler que le ramassage des ordures a été gravement perturbé ces derniers jours par ce débrayage dans les zones gérées par cette EPIC. Dans certains quartiers, les poubelles sont restées sur les trottoirs durant plusieurs jours, sans être vidées, provoquant des désagréments pour les citoyens. Plusieurs communes à l'exemple de Bir El Djir ont fait appel à des privés pour le ramassage des ordures. Par ailleurs et aux dernières nouvelles, les agents de nettoiement de la ville d'Oran auraient été sollicités pour engager une grève de soutien de leurs collègues de l'Epic Oran. «Ce sera une grève qui privera le centre-ville du ramassage des ordures et là, vous verrez, ils seront obligés de réagir», affirment des travailleurs de cette entreprise.