L'Algérie chercherait-elle à assurer une médiation entre le régime syrien et les rebelles qui ne jurent que par la destitution du président Bachar Al Assad ? Négatif, répond le ministère des Affaires étrangères par le biais de son porte-parole Amar Belani. Un article de presse, paru jeudi dans le quotidien arabophone Echourouk, rapporte qu'une délégation du gouvernement syrien est présente à Alger pour examiner une possible médiation des autorités algériennes entre les parties en conflit en Syrie. La réaction, où plus précisément le démenti d'Amar Belani, ne s'est pas fait attendre. Le porte-parole du MAE a, en effet, qualifié cette information de «fantaisiste» et de «totalement infondée». «Suite à la publication par un quotidien national arabophone d'une information sur une possible médiation algérienne entre les parties en conflit en Syrie, je déments de la manière la plus catégorique cette information qui est totalement infondée», écrit Amar Belani dans sa réaction transmise à l'APS vendredi, journée non ouvrable, faut-il le noter, pour l'ensemble du personnel des institutions publiques. Manifestement, courroucé par l'information, le porte-parole du MAE affirme que la prétendue présence d'une délégation du gouvernement syrien à Alger relève de la pure invention de l'auteur de l'article. «Aucune délégation syrienne ne s'est rendue en Algérie et l'idée de médiation n'existe que dans l'esprit de l'auteur de cette allégation mensongère», a-t-il précisé. Lundi dernier, Mourad Medelci avait pourtant rappelé «la clarté» de la position algérienne concernant le conflit syrien. «La position de l'Algérie a toujours été claire à l'égard de la crise syrienne», a soutenu le chef de la diplomatie algérienne lors d'une conférence qu'il a animée conjointement avec son homologue bahreïni, cheikh Khaled Ben Ahmed Ben Mohamed Al Khalifa, qui s'est rendu à Alger pour une visite officielle de deux jours. «Nous traitons cette affaire avec un sens de responsabilité élevé et loin de toute ingérence dans les affaires internes de la Syrie», dira Medelci. Il ajoute que la position officielle d'Alger vis-à-vis du conflit syrien, «explique politiquement et juridiquement les réserves de l'Algérie quant à l'octroi du siège de la Syrie à l'opposition syrienne au sein de la Ligue arabe lors du dernier sommet arabe de Doha».
Aucun problème avec le gouvernement et l'opposition Le chef de la diplomatie algérienne tiendra surtout à préciser, lors de cette conférence, l'absence de tout quiproquo entre les officiels d'Alger et les deux parties en conflit en Syrie. «Nous n'avons aucun problème, ni avec l'opposition ni avec le gouvernement syrien, mais nous sommes animés d'une volonté fraternelle pour l'unification des rangs», a-t-il dit, rappelant que «l'Algérie soutenait tout effort émanant de l'intérieur de la Syrie pour que les armes cèdent la place au dialogue». «Notre règle est de traiter avec les Etats. Et quand le peuple affichera une volonté de changer le régime, alors nous discuterons avec le nouveau régime, si nouveau régime il y a», avait-il expliqué.