Les travailleurs algériens du site gazier de Tiguentourine, à In Amenas, dans la wilaya d'Illizi, semblent déterminés à arracher leur droit, celui de créer leur syndicat d'entreprise. «Nous savons que le secteur est stratégique et que la situation est sensible mais ce que nous demandons, c'est seulement un syndicat d'entreprise pour défendre nos droits socioprofessionnels», nous ont déclaré plusieurs travailleurs de ce site qui ont préféré garder l'anonymat «pour des considérations évidentes», expliquent-ils. Nous avons saisi le secrétaire général de l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens) qui accompagnait le Premier ministre Abdelmalek Sellal à ce site en février dernier, à l' occasion de la commémoration du 57e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, et il nous a demandé d'envoyer un courrier. En insistant, il nous a communiqué un numéro de fax où, nous a-t-il dit, il recevra la demande, mais depuis, nous sommes toujours sans syndicat d'entreprise», ajoutent-ils. «Nos démarches pour la création de notre syndicat d'entreprise ont été vouées à l'échec et là nous sommes déterminés à obtenir gain de cause en recourant à tous les moyens pacifiques et légaux», lancent-ils. Quelles seraient les revendications des travailleurs de ce site ? «Notre première revendication, et elle est légitime, c'est la création de notre syndicat d'entreprise. Nous revendiquerons, ensuite, le respect des horaires de travail par rapport à la normalité. Nous avons, en effet, dépassé les horaires de travail de la normalité sans que nous puissions défendre nos droits en l'absence d'un syndicat d'entreprise», selon plusieurs parmi ces travailleurs. Face au non aboutissement de nos démarches et en l'absence d'aide concrète de la part de l'UGTA, nous discutons des moyens pacifiques et légaux à utiliser pour la satisfaction de nos revendications», ajouteront-ils, précisant que «nous sommes environ 1100 travailleurs algériens et étrangers dans cette usine, et il y a environ 700 travailleurs de TFT, prés de là». Pour rappel, le site de Tiguentourine a été la cible d'une attaque terroriste revendiquée par «katibate El Moulatamine» (brigade les enturbannés) dirigée par Mokhtar Belmokhtar. Une prise d'otages a été faite par les terroristes auteurs de cette attaque à la base-vie Sonatrach-British Petroleum-Statoil, rappelle-t-on encore. Les terroristes auteurs de cette attaque et prise d'otages ont fait des dizaines de victimes algériennes et étrangéres, rappelle-t-on. Réouverture prochaine du deuxième train de l'usine Au terme de l'offensive menée avec brio par les forces spéciales de l'Armée nationale populaire (ANP), sauvant des centaines d'otages algériens et étrangers des mains des terroristes auteurs de cette prise d'otages, des travaux de réparation ont démarré dans cette usine que les acolytes de Khaled Abou El Abbès ont tenté de faire exploser. L'usine de Tiguentourine est, rappelle-t-on, composée de trois trains et de parties communes. Certaines parties de cette usine ont été fortement endommagées par les tirs des terroristes. Le premier train est rentré en fonction en février dernier après réparation, et le deuxième train pourrait être fonctionnel de nouveau ce mois-ci, «si tout va bien». L'entrée en fonction du troisième train aura lieu ultérieurement.