Une délégation d'experts juridiques de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH) effectue depuis hier une mission d'étude en Italie dans le cadre du renforcement de la protection des migrants. Cette mission a pour but d'étudier toutes les procédures et les systèmes mis sur pied par les autorités italiennes qui sont à même de garantir l'asile, le travail et la régularisation ainsi que le permis de séjour au profit des migrants. «L'Algérie est devenue un pays de destination d'un flux important de migrants en provenance d'Afrique subsaharienne, d'où la nécessité d'étudier l'expérience des pays ayant déjà connu ce phénomène à l'exemple de l'Italie», a indiqué à Rome Yasmina Taya, l'un des membres de la délégation d'experts de la CNCPPDH. Dans une déclaration, Mme Taya, qui conduit la délégation, a affirmé que «l'Algérie était, auparavant, un pays de transit mais elle est devenue un pays d'installation, surtout des populations en provenance d'Afrique subsaharienne, et ceci depuis de nombreuses années». Elle a précisé que ces flux migratoires mixtes «s'accentuent et deviennent de plus en plus importants», d'où, a-t-elle noté, la nécessité de connaître toutes les procédures et les systèmes mis au point par l'Italie et d'autres pays ayant connu ce phénomène et qui avaient acquis une expérience en matière d'octroi d'asile, de travail et dans la régularisation des permis de séjour. S'agissant de l'expérience italienne en la matière, elle a indiqué qu'en raison de sa position géographique, ce pays a longtemps été un pays de transit et d'installation pour une grande partie des immigrants qui se rendent en Europe depuis l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie. Pour faire face à cette situation, l'Italie a mis au point «un système national approprié en matière de migration et d'asile conformément au cadre légal européen, au droit international et dans le respect des droits de l'homme», a-t-elle relevé. Ce système a permis la mise en place de procédures pour l'asile, l'intégration et la régularisation avec possibilité de trouver un travail et d'obtenir un permis de séjour et de conditions d'accueil respectueuses des normes en matière de gestion des flux migratoires mixtes, a-t-elle encore expliqué. Cette mission d'étude en Italie ambitionne de faire de la coopération régionale, un point de démarrage pour mieux comprendre et appréhender le phénomène des flux migratoires mixtes, a-t-elle dit.