Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a indiqué mardi à Alger que les efforts dans la lutte contre le terrorisme doivent prendre en compte le "tarissement et l'assèchement" de ses sources de financement. "Les mesures prises au plan international (…) pour lutter contre le financement du terrorisme, ont conduit les groupes criminels à se rabattre sur d'autres moyens de financement de leurs activités, notamment les enlèvements contre rançons pour la libération des otages", a précisé M. Ould Kablia à l'ouverture de la 15ème conférence des ministres de l'Intérieur des pays de la Méditerranée occidentale (CIMO). Il a affirmé que l'Algérie, qui a su tirer les enseignements dans sa longue et douloureuse lutte contre le terrorisme, "continue de défendre le refus du versement des rançons aux groupes terroristes, en effectuant des démarches tant sur les plans politique que juridique, afin de sensibiliser la communauté internationale sur la nécessité de criminaliser cette pratique". "Notre perception de la lutte contre le terrorisme doit intégrer, impérativement, la lutte contre l'extrémisme et le fanatisme qui conduisent vers la violence, en impliquant tous les acteurs de la société et à tous les niveaux", a-t-il dit. Pour M. Ould Kablia, la société civile demeure un "intervenant incontournable" dans l'immunisation contre l'endoctrinement et l'extrémisme, soulignant que "notre démarche ne doit pas perdre de vue la construction de l'Etat de droit avec ses corollaires, la démocratie et la justice sociale, valeurs que l'Algérie s'est résolument engagée à consolider pour sa stabilité et la sécurité de ses citoyens". Il a indiqué, en outre, que l'approche "qui doit nous commander dans notre action commune pour la prévention et la lutte contre le terrorisme, implique, en plus d'un effort interne massif et conséquent pour la réduction des réseaux activistes, la sécurisation des frontières". Cela, a-t-il ajouté, "devra empêcher le passage des groupes criminels et la circulation des armes et munitions qui ont pris, ces derniers temps, des proportions inquiétantes". Il s'agit également de prévenir et de lutter contre les réseaux liés au trafic de drogue, ainsi que les autres produits illicites, qui nourrissent les activités des bandes criminelles, a-t-il soutenu, précisant que la connexion entre le terrorisme transnational et les groupes se livrant aux multiples trafics, notamment la drogue, est une "réalité avérée". Les questions sécuritaires figurent à l'ordre du jour de cette conférence qui sera sanctionnée par la Déclaration d'Alger, laquelle devrait porter sur les moyens de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, ainsi que le renforcement de la coopération entre les services de sécurité des pays du groupe des 5+5. Le groupe des 5+5 est composé des cinq pays de la rive sud de la Méditerranée (Algérie, Tunisie, Maroc, Mauritanie, Libye) et ceux de la rive nord (France, Italie, Malte, Espagne, Portugal).