Le ministre des Finances Karim Djoudi a appelé jeudi les responsables des banques publiques à s'impliquer pleinement dans le dispositif de soutien de l'emploi dans le grand Sud, en assurant une prise en charge "effective et urgente" des mesures prises. Les responsables des banques "doivent marquer leur présence sur le terrain, se déplacer personnellement dans les agences du sud du pays pour assurer une prise en charge effective des mesures prises", a préconisé le ministre lors d'une réunion regroupant les PDG des banques publiques et des directeurs régionaux. "Il faut trouver des réponses appropriées pour traiter tous les éléments de la problématique de manière à ce que la contribution des banques publiques soit unanimement reconnue", a encore recommandé le ministre dans un message adressé aux banquiers et lu par le secrétaire général du ministère, M. Miloud Boutaba. Trouver un mode opératoire "plus efficient" afin d'éliminer les lenteurs imputées au système bancaire s'avère ainsi une "urgence", selon lui. La réunion, tenue à huis clos au siège du ministère, vise l'examen de l'état de mise en œuvre des dernières instructions du Premier ministre Abdelmalek Sellal relatives aux facilitations bancaires d'appui à l'investissement et à l'emploi notamment dans les wilayas du sud du pays. Des propositions "concrètes" d'ici au 16 avril Des groupes de travail thématiques ont été installés lors de la réunion pour présenter au gouvernement, d'ici au 16 avril en cours (mardi prochain), des propositions et recommandations "concrètes" en vue d'améliorer l'action des banques en la matière. Ces propositions doivent notamment montrer comment améliorer la contribution des banques aux dispositifs Ansej-Cnac dans les wilayas du Sud, fluidifier les relations avec les clients et faciliter aussi le recrutement de la ressource humaine locale à travers la diversification et l'intensification de l'offre de formation. Pour y parvenir, une mutualisation des financements bancaires au profit des programmes de formation a été notamment proposée par le ministre. Toutes ces mesures doivent non seulement être concrètes mais appliquées avec "célérité" en ce qui concerne la prise en charge des demandes de financement, a-t-il insisté. L'intervention des banques doit tout de même rester conforme aux règles prudentielles et ne pas éluder la question de la garantie bancaire par exemple, a souligné le premier argentier du pays. Pour ce faire, les banquiers sont appelées à œuvrer en étroite collaboration avec les fonds de garantie afin d'améliorer les conditions de financement en faveur des postulants, a-t-il précisé. La décentralisation de la décision bancaire est de mise Mais le succès de la démarche gouvernementale nécessite, selon M. Djoudi, un certain niveau de décentralisation de la prise de décision bancaire. "Il appartient à chacune des banques d'aller vers un niveau de décentralisation de la décision plus élevé compatible avec la configuration de son réseau", a préconisé le ministre. Les groupes de travail installés ont retenu deux thèmes pour leurs discussions: la couverture territoriale et la recherche de financements adaptés ainsi que les contraintes propres à l'emploi dans le Sud, particulièrement celui des jeunes. Dans une instruction signée le 11 mars dernier et comportant une série de mesures relatives à la relance de l'emploi dans les wilayas du Sud, M. Sellal a chargé le gouvernement d'appliquer un dispositif urgent de soutien aux micro-entreprises, au recrutement et l'amélioration de la qualité de la main d'œuvre locale par la formation dans ces wilayas qui souffrent d'un taux de chômage relativement élevé et d'un niveau de formation souvent insatisfaisant.