Les personnels de l'éducation n'ont pas tardé à réagir à la déclaration de leur ministre selon laquelle la plupart des revendications des syndicats du secteur «ont été satisfaites». Cette affirmation a suscité la frustration, notamment, du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) qui se dit «étonné» par cette sortie. Il dénonce, dans un communiqué rendu public hier, «haut et fort» les propos du ministre, tout en soulignant qu'ils «ne répondent nullement à leurs attentes». «Nous nous attendions à une réponse à même de sauver le secteur du malaise dans lequel il est plongé», a dit le syndicat, qui souligne que par une telle attitude le ministre a montré qu'il est «vraiment loin de la scène éducative». Il a ajouté que «le ministre a endossé les erreurs qu'il n'a pas commises» faisant allusion à son prédécesseur que les syndicats du secteur jugent responsable des problèmes que vit le secteur depuis une décennie. La Commission consultative pour la promotion et la défense des droits de l'homme (CNCPPDH) n'est pas épargnée par les reproches. Le SNTE se dit déçu de la passivité affichée par cet organisme dont la mission consiste à promouvoir et défendre les droits de l'homme. Une passivité qui s'est manifestée par le «mépris» affiché par le président de la CNCPPDH concernant la plainte déposée par le SNTE qui «souhaitait une réponse favorable». Dans cette correspondance, le syndicat a demandé que justice soit rendue aux corps marginalisés dans le statut particulier. Il a aussi reformulé sa principale revendication portant sur la réouverture du décret 12-240 du statut des fonctionnaires du secteur et modifiant celui du 08-350. Parmi ces catégories salariales, les corps communs et les ouvriers professionnels ainsi que les enseignants du fondamental. Le syndicat saisit cette occasion pour réitérer son appel à la grève, initiée par les enseignants du fondamental, mardi. Le SNTE, qui menace d'aller plus loin en cas de réaction négative de la part de la tutelle, n'a pas exclu la possibilité de boycotter les taches administratives ainsi que les examens de fin d'année. Les professeurs de l'enseignement technique condamnent Les professeurs de l'enseignement technique des lycées ont également pris position par rapport à cette déclaration. Ils condamnent la manière dont ces revendications ont été prises en charge et se disent aussi «étonnés» par la réaction du premier responsable du secteur qui est loin de la réalité. Critiquant la manière avec laquelle leurs doléances ont été traitées, les enseignants techniques parlent de «hogra». Ce corps, comptant 800 enseignants à l'échelle nationale, a dit, dans un communiqué, n'avoir bénéficié d'aucun privilège, comme la promotion ou l'intégration, après plus de 20 années de loyaux services pour le système éducatif. Aujourd'hui, aux portes de la retraite, cette catégorie, qui réclame sa promotion et son intégration à l'échelle de base, demande que justice lui soit rendue pour retrouver sa dignité.