L'Ordre des avocats de New York a appelé jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU et le Secrétaire général des Nations Unies à élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la surveillance des droits de l'homme des Sahraouis au Sahara occidental occupé. Dans une lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dont une copie a été obtenue par l'APS, le président de l'Ordre des avocats de New York, M. Carey Dunne, a indiqué que son organisation "soutient depuis plusieurs années l'élargissement du mandat de la MINURSO pour surveiller et faire des comptes-rendus sur les violations des droits de l'homme dans les territoires du Sahara occidental occupé par le Maroc". Pour M. Dunne, cette revendication de l'Ordre des avocats de New York qui compte 24.000 membres, "s'explique par le fait que des rapports sur les violations des droits de l'homme des Sahraouis sont cités par des sources fiables telles que Human Rights Watch, Amnesty International, RF Kennedy Center et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme". La deuxième raison, a-t-il poursuivi, est que l'Ordre des avocats new yorkais "pense que seuls les comptes-rendus d'une entité réputée neutre avec une présence quotidienne sur les lieux serait en mesure de fournir à l'ONU et à la communauté internationale des informations complètes et crédibles". Le premier responsable de cette association new yorkaise des avocats souligne, en outre, qu'il a été également constaté que "l'établissement de comptes-rendus sur les questions des droits de l'homme est une pratique courante dans les missions de maintien de la paix des Nations Unies et qu'il n'y a aucune justification de continuer à supprimer cette fonction du mandat de la MINURSO". Pour les motifs ainsi invoqués depuis plusieurs années, M. Dunne a affirmé que l'Ordre des avocats de New York "continue d'exhorter le Secrétaire général de l'ONU et les membres du Conseil de sécurité d'élargir le mandat de la MINURSO pour inclure la surveillance des droits de l'homme des Sahraouis". Cette organisation des avocats avait élaboré, l'année dernière, une étude minutieuse sur les questions juridiques liées au conflit du Sahara occidental occupé par le Maroc dans laquelle elle avait confirmé ''l'illégalité de tout plan excluant l'option d'indépendance dans l'exercice du droit à l'autodétermination des Sahraouis.'' Elle avait alors expliqué avoir mené cette étude "afin de prodiguer aux décideurs politiques américains des conseils sur cette question lors de l'élaboration de leur politique à l'égard de ce différend" entre le Front Polisario et le Maroc. Les moyens par lesquels le peuple sahraoui doit être autorisé à exercer son droit à l'autodétermination "doivent veiller à ce que la libre volonté de la population du Sahara occidental soit respectée et ne peuvent entraîner la restriction d'options à celle qui peut être favorable aux objectifs du Maroc", a préconisé le barreau de New York. Rappelant que la Cour internationale de Justice a déjà statué que "le Maroc n'a aucune souveraineté territoriale sur le Sahara occidental", l'Ordre des avocats de New York a alors soutenu que "tout plan qui élimine l'option d'indépendance pour l'exercice de l'autodétermination du peuple sahraoui est illégal au regard du droit international". Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'Onu portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.