La majorité des boulangeries ont entamé mardi à Alger une grève nationale d'un jour, à l'appel de la commission nationale des boulangers, affiliée à la seconde aile de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) avec service minimum assuré, a constaté l'APS à El Madania, de la Place du 1er mai et au boulevard Belouizdad. Les artisans boulangers demandent au "gouvernement de trouver rapidement des solutions à leurs préoccupations liées principalement à la garantie d'une marge bénéficiaire des boulangers de 20% environ à travers la réduction du prix de la farine (matière première pour la fabrication du pain), de 2000 DA le quintal à 1500 DA et l'augmentation du prix du pain à 12 DA, a indiqué M. Belhadj Taher Boulanouar, porte-parole de l'Union. Un service minimum est assuré à raison d'une boulangerie par quartier, a-t-il fait remarquer. Lors d'une tournée, il a été constaté que toutes les boulangeries d'El Madania, de la Place du 1er mai et du boulevard Belouizdad étaient fermées en maintenant ouverte une boulangerie par quartier pour la distribution de ce produit de large consommation au sein de la société algérienne. D'autre part, des boulangers qui ont répondu à l'appel de la commission nationale des boulangers ont affirmé respecter le service minimum en procédant tôt ce matin, à la distribution du pain. Le pain a été distribué également aux commerçants et parties contractantes avec les boulangeries comme les restaurants, les hôpitaux, les écoles et les casernes. Par ailleurs, la commission nationale de boulangers a précisé que la grève est suivie à 80% à l'échelle nationale avec un taux de 70% à Alger, 90% à Oran, Bechar, Annaba, Taref et Constantine et 80% à Tizi Ouzou. Le manque de ce produit a suscité le mécontentement des citoyens dont certains ont affirmé ne pas avoir été informés au sujet de cette grève, appelant les boulangers à éviter de frauder le poids de la baguette de pain fixé réglementairement à 250g. Le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada avait déclaré lundi à Tizi Ouzou qu'"un groupe neutre, supervisé par la commission des professionnels spécialisés, examinait la question et soumettra mercredi, ses conclusions notamment celles liées au prix du pain au ministère qui proposera à son tour, les solutions idoines". "Il y a un véritable problème quant au prix de la baguette de pain resté inchangé depuis 1996 et qui doit faire l'objet de révision", a-t-il encore dit avant d'estimer que "la grève n'est pas une solution car le dialogue reste ouvert". Il a cependant, qualifié la proposition de réduction du prix du blé tendre (farine) d'"extrêmement grave car elle génèrera davantage de gaspillage", ajoutant que "50% du blé tendre importé n'est pas destiné à la fabrication du pain". De son côté, le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), M. Youssef Kelfat, relavant de l'UGCAA, a indiqué que le recours à la grève nationale pour faire aboutir les revendications est un "droit légitime" mais, selon lui, pas avant l'annonce des décisions du gouvernement sur la base des résultats de la commission chargée de l'évaluation du prix réel de la baguette de pain. La commission mixte composée de représentants des ministères du Commerce, des Finances et de l'Agriculture, de la FNB, de l'Office algérien professionnel des céréales et du groupe industriel Riyadh chargée d'évaluer le coût réel du pain a été installée en mars dernier. Le prix du pain subventionné par l'Etat et fixé à 7,5 DA et 8,5 DA le pain amélioré est resté inchangé depuis 1996. La baguette est vendue à 10 DA dans la plupart des boulangeries des wilayas du pays.