Les élèves sont-ils les grands perdants dans la grève observée par les syndicats des enseignants ? Pour sauver la scolarité des élèves déjà en «péril», les avis des syndicats automnes de l'éducation convergent, selon leurs représentants. Certains sont déterminés à maintenir la «pression» sur la tutelle tant qu'il n'y a pas de décisions concrètes. Pour le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), seule une prise en charge totale et sérieuse des dossiers sensibles, à leur tête le dossier du statut particulier des fonctionnaires du secteur, le pousserait à revenir sur sa décision de grève. C'est ce qu'a déclaré hier son président, Abdelkrim Boudjenah, qui a plaidé pour une réaction officielle du ministère qui apaiserait les esprits. «Nous attendons une convocation officielle pour décortiquer les procédures visant le règlement des questions en suspens», dira le syndicaliste tout en faisant savoir que la tutelle a été sollicitée pour une réunion. Cette rencontre qui, selon lui, ferait suite à celle tenue dimanche dernier. Revenant sur cette réunion qu'il a tenue avec le chef de cabinet du ministre, M. Boudjenah a indiqué que «des promesses sur l'examen des points soulevés cas par cas leur ont été données». Le syndicaliste, qui souhaite une concrétisation sur le terrain, n'a pas manqué d'avertir les responsables de renoncer à la politique de deux poids, deux mesures. Une politique qui ne convient pas aux orientations générales des lois de la République qui accordent une grande importance à l'école publique. Le syndicat exige, pour la suspension de son mouvement, la satisfaction des revendications «urgentes», notamment celles relatives à l'intégration des enseignants et professeurs de l'enseignement du fondamental. A rappeler qu'un débrayage d'une journée accompagné d'un sit-in a été observé par ce corps en signe de dénonciation du «mépris affiché par la tutelle à l'égard de leurs doléances». Le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPEN) qui veut durcir son mouvement, annonce une grève nationale de trois jours à partir du 5 mai ainsi que le boycott du BEM et du bac. Il a conditionné son intention de suspendre les actions projetées par un dialogue sérieux et responsable avec le ministère. «Nous sommes pour des négociations afin de satisfaire nos doléances qui remontent à plus de 10 ans», a dit Ali Bahari, président de ce syndicat, en soulignant que jusqu'à présent, aucune invitation de la part du ministère ne leur a été destinée. M. Bahari, qui revient sur les raisons de leur recours à la protestation, a tenu à dénoncer «la discrimination» dont son syndicat fait l'objet en évoquant les agissements de certains responsables des directions de l'éducation qui refusent de reconnaître la légitimité du syndicat agréé en janvier 2013. Pour sa part, l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) insiste sur sa position de maintenir sa grève cyclique de trois jours tant que la tutelle continue d'ignorer les doléances des travailleurs des Hauts Plateaux et du Sud. Par ailleurs, le dernier jour de cette grève qui entre dans sa troisième semaine consécutive a enregistré un taux de suivi estimé entre 57,35 et 78,40% par le syndicat.