Les responsables du ministère de l'Education n'ont toujours pas réagi au deuxième jour de la grève des corps communs et ouvriers professionnels. «Personne n'a malheureusement pris attache avec nous», nous a indiqué M. Ali Bahari, président du Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPEN). Cette réaction «passive» que le syndicaliste tient à dénoncer, «indique encore une fois le mépris qu'affichent ces responsables face à nos doléances». M. Bahari, qui s'est montré «ferme», a affirmé que «ce silence ne fait qu'accentuer la colère des protestataires». Face à ce silence, la réaction de la corporation ne sera que plus déterminée dans sa mobilisation. D'ailleurs, elle prévoit d'observer plusieurs sit-in, juste après ce mouvement de débrayage, selon son président. Pour les estimations concernant la deuxième journée de grève, il a dit que le même climat général a été constaté pour le deuxième jour. Il a tenu à remercier les adhérents qui ont répondu à l'appel du syndicat. Le taux de suivi de ce débrayage est entre 57 et 60%, selon le président du syndicat qui s'est montré «satisfait» des résultats enregistrés. Un fort taux de participation a été enregistré dans la wilaya de Skikda avec 95% , suivie de Aïn Témouchent (93%), Adrar (75%), Annaba, Khenchela et Médéa (60%). Alors que le taux de participation au niveau des établissements scolaires d'Alger était toujours le même avec 37,88%. Notre interlocuteur explique cette timide participation par les intimidations faites à l'encontre des adhérents à ce corps aussi bien par les directeurs d'établissement que par certains syndicats en faisant allusion à la coordination nationale des corps communs qui active sous la casquette du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). «Certains travailleurs n'ont pas suivi à cause du conflit d'appartenance à d'autres syndicats», a-t-il dit. Même situation a été signalée à Médéa et exactement dans un lycée de Ksar El Boukhari, selon le coordinateur national au niveau de cette wilaya qui a souligné que les grévistes ont fait l'objet de répression. Réitérant leurs principaux points revendicatifs, M. Bahari évoque l'intégration de cette catégorie de travailleurs, relevant actuellement de la Fonction publique, dans le secteur de l'éducation. Leurs revendications portent également sur la révision du statut particulier et du système indemnitaire régissant ce corps. Approuvés par le Conseil des ministres le 7 février dernier, ces deux revendications tardent à être appliquées, selon M. Bahari. Tout en déplorant la dégradation de leur situation sociale, les corps communs et ouvriers professionnels de l'éducation réclament la revalorisation à 100% de leurs salaires.