La restriction et la révision de la politique de soutien des produits de consommation commencent à prendre forme. Comme début de cette révision, le ministère du Commerce procédera à l'augmentation du prix de la farine destinée à la fabrication de la pâtisserie, des viennoiseries et autres biscuits. Sur les quantités de farine subventionnée par l'Etat, seuls 50 % sont utilisés dans la confection du pain. Mais, cette situation sera désormais corrigée car le ministère du Commerce a décidé de maintenir la subvention de l'Etat pour la farine destinée à la fabrication du pain uniquement, a annoncé mercredi soir le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, à la télévision algérienne. Il précisera que la farine destinée à la pâtisserie-biscuiterie sera cédée au prix réel. En plus clair, les pâtissiers et autres utilisateurs de farine devront payer la farine à plus de 2000 DA le quintal. A travers cette mesure, le ministère du Commerce pourra garantir au consommateur du pain à un prix subventionné et au boulanger une marge bénéficiaire convenable pour poursuivre cette activité. Cependant, M. Benbada avait déclaré auparavant que son département n'envisage pas de baisser le prix de la farine destinée aux boulangers. Car, a-t-il expliqué, une telle action risque d'engendrer plus de gaspillage. M. Benbada a également annoncé, à la télévision, que les textes de loi définissant les types et les prix du pain et la marge bénéficiaire des boulangers seront révisés. Les anciens textes datent de 1991 alors que la situation a évolué depuis d'où la nécessité de réviser l'ensemble des textes afin de «prendre en charge de manière globale» le dossier du pain. Il précisera que cette révision concernera les deux décrets exécutifs de 1991 relatifs à la qualité de la farine et le prix, la variété et la marge bénéficiaire. L'utilisation des améliorants bientôt réglementée Il a souligné à cet effet que la révision de ces textes est dictée par le développement technologique que connaît la fabrication du pain, notamment l'introduction des fours électriques et les améliorants, annonçant que la décision ministérielle définissant les composants du pain sera révisée. «L'utilisation des améliorants dans la fabrication du pain sera soumise à des règles pour maîtriser le prix de revient de ce dernier»et par la même garantir une bonne qualité du produit. Sans parler des résultats de l'enquête menée par une commission mixte, installée depuis mars dernier, et qui s'est réunie mercredi pour soumettre ses conclusions au sujet du prix de revient de la baguette, le ministre a annoncé la mise en place demain d'un atelier de travail au niveau du ministère, composé de représentants des boulangers, d'experts en alimentation, de professionnels et de représentants des associations de protection du consommateur, qui se penchera sur l'aspect relatif à la qualité du pain. Il a réaffirmé, en revanche, que le prix de la baguette de pain, fixé depuis 1996, sera maintenu. Pour rappel, les boulangers dont une partie a observé mardi dernier une journée de grève pour revendiquer une marge de bénéfice à au moins 20%. La Fédération nationale des boulangers, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens plaide pour l'augmentation de la marge bénéficiaire à travers la réduction du prix de la farine de 2000 à 1500 DA le quintal et la suppression de la TVA sur les différentes matières premières utilisées dans la confection du pain.