Des éléments des groupements de gardes-frontières (GGF) algériens auraient acheminé du kérosène aux forces de l'armée française intervenues dans le Nord du Mali dans le cadre de l'opération Serval, a-t-on appris hier de l'hebdomadaire français Le Point. Ce dernier souligne qu'«au plus fort de l'opération conduite par les chasseurs parachutistes et les légionnaires dans l'Adrar des Ifoghas, en mars dernier, l'opération Serval a connu de très sérieux problèmes pour organiser ses énormes flux logistiques. Elle a lourdement manqué d'hélicoptères pour monter en urgence plusieurs centaines d'hommes sur ce front depuis Gao», est-il précisé. En outre, Le Point relate la visite du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian auprès des troupes françaises et fait savoir que «le régiment 511» du train d'Auxonne autour duquel est organisée la brigade logistique a été passé en revue. L'hebdomadaire indique que le chef de corps, le colonel Jean-Louis Vélut, a expliqué au ministre un aspect méconnu de l'opération. «Les camions-citernes du service des essences des armées intégrés à la brigade logistique se sont rendus à cinq reprises à la frontière algérienne, par la piste partant de Tessalit, pour aller prendre livraison de centaines de mètres cubes de carburant livrées par l'Algérie. À raison de cinq rotations permettant de transporter à chaque fois 72 mètres cubes, ce sont plus de 350 mètres cubes d'hydrocarbures que les Algériens ont livrés», a expliqué l'officier, précisant que «le kérosène était de la meilleure qualité». Il a ajouté qu'un additif permettait de transformer le cas échéant en gasoil ce carburant initialement destiné aux hélicoptères. «Sans ce précieux apport algérien, que les Français n'avaient jusqu'alors pas rendu public, les opérations dans les Ifoghas n'auraient sans doute pas pu être conduites de la même façon. Ni aussi vite», explique le journaliste du point, ajoutant que les forces françaises ne rencontrent actuellement plus de résistance «et si les militaires français poursuivent le ratissage pour trouver des caches d'armes ou de carburant, ils ont également commencé leur désengagement», a-t-il souligné.