Les attaques terroristes et les acrochages se sont multipliés ces deux derniers jours au nord Mali faisant une trentaine de morts parmi les terroristes et des blessés dans les contingents militaires malien et français. A Inhalil, près de Tessalit, cinq personnes dont deux terroristes ont perdu la vie dans un attentat à la voiture piégée visant des rebelles touareg et des civils commis vendredi. "A Inhalil ce vendredi matin, vers 06H00 (locales et GMT), deux véhicules kamikazes ont explosé visant des civils et des éléments du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg)", a-t-on indiqué de sources sécuritaires et rebelles. "Il y a eu trois morts, et plusieurs blessés dans les rangs du MNLA et parmi les civils", selon la même source, une information confirmée par le MNLA à Ouagadougou. La veille, une vingtaine de terroristes ont été tués et six soldats maliens et français blessés au cours des combats à Gao, où des tirs sporadiques étaient entendus vendredi dans cette ville du nord du Mali. "Les forces armées maliennes appuyées par la force de réaction rapide française, avec notamment deux hélicoptères Gazelle du Groupement tactique interarmes 2 sont parvenues à neutraliser une quinzaine de terroristes" à Gao, a écrit l'état-major sur le site internet du ministère français de la Défense dans un point de situation. La France a perdu deux soldats, un légionnaire du 2e Régiment étranger de parachutistes et un pilote d'hélicoptère et compte deux blessés selon un bilan provisoire qui fait état d'une dizaine de blessés dans les rangs de l'armée malienne. Côté terroristes, un bilan provisoire fait état d'une trentaine de morts. Depuis lundi le bilan est porté à trente six terroristes tués, selon l'état major français. Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian avait parlé de 25 morts chez les rangs adverses."On estime qu'une vingtaine de terroristes ont été neutralisés sur le lieu du premier accrochage", mardi, au cours duquel est mort le légionnaire Harold Vormezeele. Et mercredi, un peu plus à l'est, "un peu moins d'une dizaine de terroristes" l'ont été à leur tour, a expliqué Thierry Burkhard, ce qui porte le bilan humain côté terroristes à une trentaine de morts. Plusieurs dépôts de munitions ont également été détruits, selon l'état-major. Des caches d'armes ont été découvertes et plusieurs véhicules lance-roquettes récupérés, toujours selon les militaires français. Une "dizaine d'objectifs" ont été détruits grâce à des frappes aériennes, essentiellement réalisées par les avions de chasse mais aussi quelques-uns par les hélicoptères. Ces "objectifs" se trouvaient essentiellement dans la région de l'Adrar des Ifoghas mais aussi dans la région de Bourem. Ce sont "pour moitié" des sites logistiques qui ont été détruits, mais aussi "un véhicule blindé de reconnaissance et quatre pick-up", selon le colonel Burkhard. Sur le terrain, des tirs sporadiques continuaient de se faire entendre vendredi matin à Gao, au lendemain des violents combats entre soldats maliens assités par des français et des terroristes infiltrés dans la ville, notamment aux entrées sud et nord, mais également dans le centre où "des snipers" sont positionnés sur les toits, selon des temoignages sur place. Au moins deux civils ont été blessés jeudi dans l'explosion d'un véhicule près d'un camp occupé par les soldats français et tchadiens à Kidal, dans le nord-est du Mali. "Le véhicule est arrivé en filant vers le sud-ouest de Kidal. Il a explosé à environ 500 m du camp occupé par les militaires français et tchadiens. Deux civils ont été blessés, ils sont à l'hôpital. Personne n'a encore approché le véhicule pour savoir si le conducteur vivait toujours", a déclaré un élu de Kidal. Enfin, la Mission de formation de l'Union européenne (EUTM) au Mali formera plus de 2.500 soldats maliens à partir du 2 avril, avait annoncé le conseil européen pour une durée initiale de 15 mois. D'ici à la mi-mars, les quelque 500 éléments de l'EUTM, parmi lesquels 200 formateurs militaires européens, des membres d'état-major et du personnel médical seront déployés au Mali. Cette mission, à laquelle participeront au moins 16 pays de l'UE, comporte un volet de conseil et assistance en matière de commandement et de logistique ainsi qu'un volet de formation, essentiellement militaire, mais aussi en matière de droit humanitaire international, a indiqué le général Lecointre. "L'objectif visé est de permettre à l'armée malienne d'acquérir à moyen terme les capacités de combat nécessaires pour faire face à la menace interne tout en contribuant à la stabilité de l'ensemble de la sous-région", a souligné le général Ibrahima Dahirou Dembélé, chef d'état-major général de l'armée malienne. L'EUTM est dotée d'un budget de 12,3 millions d'euros pour les frais généraux pour un mandat initial de quinze mois, renouvelable, selon le communiqué qui précise que chaque pays contributeur finance le déploiement de ses militaires. La formation devrait durer deux mois avec une forte dimension opérationnelle et des cours de droit international humanitaire et sur la protection des civils, selon les experts européens. Plus de 5.000 soldats des forces africaines sont déployés sur le sol malien, alors que l'opération "Serval" menée par les Français et les Maliens continue de "sécuriser" le nord-est du pays, selon le ministère français de la Défense.