Dans son intervention hier à l'ouverture au siège de l'APN de la rencontre autour du thème «Le droit des peuples à l'autodétermination : facteur de paix et de développement», le président de l'Assemblée populaire nationale, Ould Khelifa, a déclaré qu'à cause de la colonisation marocaine du Sahara occidental, «la région se trouve sur un volcan prêt à jeter ses laves». Le président de l'APN a déclaré à l'ouverture des travaux de cette rencontre auxquels participent des représentants de 23 pays d'Afrique, d'Europe et d'Amérique Latine, d'ambassadeurs de plusieurs pays, et de représentants de sociétés civiles, qu' «il ne peut y avoir de paix dans une région privée de sécurité, une région qui se trouve sur un volcan prêt à jeter ses laves ni de développement durable dans des régions en conflit, où les droits sont spoliés en raison de la politique du fait accompli». «La reconnaissance du droit à l'autodétermination est l'ultime étape du processus de décolonisation qui a permis à l'Algérie de recouvrer sa liberté et sa souveraineté nationale au prix d'un lourd tribut ; elle était ainsi le modèle pour de nombreux pays africains. Le peuple algérien était l'un des initiateurs du processus de décolonisation partout dans le monde et il est de ce fait triste de constater que le Sahara occidental demeure la dernière colonie dans toute l'Afrique où nos frères sahraouis subissent les affres de la colonisation, de la torture et de l'exil», a ajouté le président de l'APN. «Et s'il est admis que cette situation menace la paix et la sécurité dans la région et entrave le processus d'édification du Grand Maghreb Arabe, il est essentiel de réaffirmer en premier lieu les liens fraternels et solides tissés à travers l'histoire et la géographie avec nos frères du Maroc. Les algériens ont même manifesté contre l'exil du roi Mohammed V, alors qu'ils luttaient pour la liberté et l'affranchissement», a souligné le président de l'APN. «Il y a lieu de rappeler en second lieu que l'Algérie n'est et n'a jamais été partie au conflit et n'a aucune visée expansionniste ni une quelconque volonté de tirer profit du conflit entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc», a ajouté Ould Khelifa. Il a, par ailleurs, ajouté que «la résolution proposée par les Etats-Unis d'Amérique au Conseil de Sécurité a provoqué une grande panique dans les milieux politiques et au niveau du gouvernement marocain et quels que soient les amendements et les pressions liés aux intérêts, notamment ceux exercés par deux pays connus pour leurs positions partisanes, cette dernière situe un sérieux avertissement et un prélude à l'adresse des autorités coloniales». L'élu français Hervé Ferrand subjugue les participants Le député maire et parlementaire français Hervé Ferrand a, au cours de son intervention, à l'ouverture des travaux de cette rencontre, suscité l'admiration des participants. «Je ne suis pas un représentant de l'Etat français, mais comme j'ai vu les souffrances endurées par le peuple sahraoui et comme je suis élu par le peuple, j'ai le droit de parler», a-t-il précisé. Cet élu a été «très courageux» et «a dit beaucoup de vérités», selon les participants à cette rencontre, puisqu'il est membre de la majorité en France. Le parlementaire français estime que «si les politiques ne font pas changer les choses en faveur de l'autodétermination des peuples, les peuples sont en mesure de le faire». Hervé Ferrand invite son pays à accorder la priorité au principe du respect des droits de l'homme dans le dossier du Sahara Occidental. «Je sais qu'il y a des pressions et qu'il y a des intérêts économiques, mais le principe de respect des droits de l'homme doit être au-dessus de toutes ces considérations», a déclaré l'élu français Hervé Ferrand qui a rappelé le «soutien de la politique française à la colonisation marocaine du Sahara Occidental». «Nicolas Sarkozy a utilisé à deux reprises le veto contre l'élargissement des prérogatives de la Minurso au respect par le Maroc du principe des droits de homme dans les territoires sahraouis occupés», a rappelé Hervé Ferrand. «Je connais François Hollande. C'est un grand humaniste mais il n'y a pas eu de développement» dans la position française par rapport au dossier sahraoui.