Les concierges d'Alger sommés de quitter leurs loges qu'ils occupent depuis des décennies ne sont pas au bout de leur peine, puisqu'ils n'ont eu droit hier qu'à de nouvelles promesses de la part de la tutelle. Rassemblés devant le siège du ministère de l'Habitat pour demander la régularisation de leur situation, leur président, Kader Eddallia, a été reçu au ministère pour négociations, mais sans grand résultat. On lui a signifié que c'est la direction des finances de la wilaya d'Alger et les services des Domaines qui seront chargés du dossier. Lors du sit-in, un membre de l'association a indiqué que le ministère de l'Habitat se désengage dans la prise en charge du dossier des concierges en jetant la responsabilité aux autres parties, notamment l'OPGI. Il a expliqué que les concierges sont menacés de quitter les loges et d'autres sont poursuivis en justice. Depuis la promulgation de la loi 81-01 datée de 1981 portant sur la vente des appartements des concierges, leur situation a connu plus de complications, notamment la «disparition» du statut officiel. «La régularisation de quelques concierges seulement est une preuve tangible que les autorités concernées gèrent ce dossier d'une manière irresponsable et désordonnée», nous a expliqué le fils d'un ancien concierge. Il est à signaler que la mauvaise gestion de ce dossier a engendré d'autres problèmes pour cette catégorie, notamment les difficultés d'avoir un certificat de résidence. C'est-à-dire que les concierges occupant les loges ne sont pas recensés en tant qu'habitants légaux. Les anciennes femmes de ménage et anciens concierges depuis l'ère coloniale sont actuellement menacés de quitter leurs loges et jetés à la rue, selon des témoins. Depuis la création de l'Association des concierges d'Alger en 2009, le ministère de l'Habitat n'a pas pris en charge les problèmes des concierges en les renvoyant vers d'autres autorités et directions sous prétexte que leur cas est traité par d'autres instances. Parmi les solutions proposées par les concernés il y a celle, selon la majorité des concierges, de la vente de ces loges à des prix raisonnables ou de les considérer comme propriétaires de droit de ces loges. Pour mobiliser plus les manifestants, le président de l'association a appelé les présents à participer au prochain sit-in au même endroit si des solutions définitives ne seront pas trouvées. Il est à noter que sur les 4600 concierges recensés à Alger, 1400 seulement ont été régularisés.