Les échauffourées, intercommunautaires ou interreligieuses, qui ont éclaté vendredi entre les communautés mozabite et chaâmba à Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, où les deux mosquées Al Atiq et Boukhari ont été cette fois-ci l'arène de «combats» durant trois heures, ne font que confirmer les heurts cycliques dans la région, et ce, après les violents affrontements de l'année précédente, plus précisément du 16 au 18 mai 2008. S'agissant des réactions, la première constatation qui se présente est l'existence de plusieurs versions des faits, car chaque partie ne veut en aucun cas céder, estimant «être touchée dans son amour-propre». Les sons de cloches diffèrent. En effet, la communauté mozabite estime que «ces actes irresponsables sont l'œuvre de groupuscules connus des services de sécurité qui, dans leur laxisme, ne font rien pour arrêter le massacre de notre communauté qui paie le prix lourd de ce massacre programmé», mais il est à signaler que le nombre de victimes est plus important chez les mozabites que dans l'autre communauté. De leur côté, les «chaâmba» avancent une autre version des faits. «Lorsque deux de nos concitoyens sont partis faire leur prière à la mosquée Atiq El Malek, ils ont été roués de coups par des hommes encagoulés, alors que d'autres ont été piégés à l'intérieur de la mosquée, cela avant que ça ne dégénère à Baba Essaad», tout en confiant que l'autre communauté (mozabite) les empêche de faire la prière à la mosquée. Pour ces intervenants, «c'est une situation inquiétante». Ouverture prochaine d'une enquête Quant aux différentes autorités du pays, elles observent une mobilisation sur tous les plans, afin de remettre un peu d'ordre et ramener le calme. A cet effet, Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a expliqué que «ces faits sont l'œuvre de la mafia des quartiers», en ajoutant : «Ce sont quelques insurgés…», tout en annonçant l'ouverture prochaine d'une enquête pour identifier les causes et les gens qui sont derrière ces faits. Pour Hadjadj Bahmed, président de l'APC de Berriane, la situation est assez grave, car «le mal est profond». Enchaînant : «Je ne vois pas de solution. Tellement le mal est profond, le problème ne peut être réglé en un temps record, car la solution est impossible quelle que soit la sagesse des notables de la région, vu qu'il y a un rejet mutuel entre les deux communautés.» Dans ce même contexte, le concerné incitera toutes les parties prenantes à s'impliquer pour régler cette situation. «Nous demandons à tout le monde de nous aider pour assurer la sécurité de la population. Que les services de sécurité fassent leur travail de manière professionnelle», a-t-il lancé, et ce, avant de dénoncer : «Certains responsables des troubles sont malheureusement en liberté, et ceux qui ont été arrêtés récemment sont innocents. Selon moi, celui qui vient défendre sa maison, c'est de la légitime défense.»