Quoi qu'on dise, le pays s'installe dans une véritable ambiance préélectorale. La dynamique s'installe et les parties concernées par le scrutin s'impliquent davantage par un activisme débordant. Dans l'attente d'un agenda précis, convocation du corps électoral et date du vote, les médias lourds viennent d'entrer en scène avec l'intrusion des leaders candidats des partis politiques. Le premier à avoir lancé le «go» à partir de la télévision est le président du FNA, Moussa Touati, qui rappelle à chaque occasion qu'il n'est pas un «simple lièvre», d'autant qu'il est le chef du premier parti d'opposition, soit la quatrième formation politique du pays en termes d'élus dans les institutions populaires, juste après le triumvirat de l'Alliance présidentielle. Il a d'ailleurs tout à fait raison de se mettre en colère, lorsqu'on compare son poids électoral avec celui de ceux qui veulent entretenir le minifracas de leur absence. Même état d'esprit chez Louisa Hanoune du Parti des travailleurs. Si pour le moment les autres candidats indépendants s'abstiennent de toute déclaration, c'est à cause de l'immense travail de fourmi qu'ils sont en train d'accomplir en recueillant les fameuses 75 000 signatures à travers plusieurs wilayas. En fait, le ton est déjà donné depuis l'installation de la commission nationale de préparation de l'élection présidentielle. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales n'a pas manqué l'occasion de se retrouver au Conseil de la nation pour donner d'autres précisions au sujet de cette présidentielle. M. Zerhouni évoque les préparatifs au niveau de l'administration, notamment les gros efforts de sensibilisation et de mobilisation des électeurs, la révision et l'assainissement du fichier électoral, soulignant l'enregistrement de dix-huit candidatures, dont une douzaine a déjà retiré entre 150 000 et 180 000 imprimés. Cependant, les pouvoirs publics mettent les bouchées doubles pour offrir les garanties d'un scrutin libre et transparent et une neutralité absolue de l'administration. Dans un discours lu avant-hier devant les chefs d'Etat africains à Addis-Abeba par son Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le président Bouteflika affirme que «toutes les conditions garantissant le libre choix des électeurs, une saine compétition et une véritable transparence seront mises en œuvre» durant la prochaine présidentielle, rappelant au passage l'appel du gouvernement algérien à des observateurs internationaux, dont ceux de l'Union africaine.