450.000 nouveaux électeurs, tous des jeunes, participeront pour la première fois à l'élection présidentielle. Des accommodements et des liftings avec des petites touches, la consultation électorale du 25 novembre prochain annonce une mutation politique du dragon tunisien qui avance à petits pas dans un environnement régional hostile et parsemé d'embûches. Cette mutation est essentiellement orientée vers la jeunesse qui représente 50% de la population tunisienne. Pour élargir le champ de la participation aux élections, le gouvernement s'ouvre à cette frange juvénile, en prenant l'initiative d'abaisser, de 20 à 18 ans, l'âge de vote, par le biais d'un amendement constitutionnel approuvé en juillet 2008. Avec cette décision, les projections démographiques indiquent que plus de 450.000 nouveaux électeurs, tous des jeunes, participeront pour la première fois à l'élection présidentielle. Pour amener les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales, une campagne a été menée depuis quelques semaines sur les médias tunisiens notamment la télévision qui diffuse le spot en boucle. De même que l'âge d'éligibilité à la Chambre des députés a été abaissé de 28 à 25 ans. Mais en dépit de son importance, cet abaissement n'a pas été à la mesure de la place qu'occupe la jeunesse dans la société tunisienne. C'est ce qui a amené le président Ben Ali à prendre l'initiative d'un amendement de la Constitution, le 27 octobre 1997, et de ramener l'âge de candidature de 25 à 23 ans. Le président Ben Ali a fait du dialogue avec les jeunes l'un des attributs essentiels de la politique de l'ère nouvelle concernant la jeunesse, en tant que voie offrant aux jeunes des opportunités pour exprimer leurs préoccupations en toute liberté et responsabilité. Outre l'instauration de la périodicité des consultations des jeunes, le chef de l'Etat a ordonné, à l'occasion du 20e anniversaire du Changement, d'organiser, au cours de l'année 2008, un dialogue global avec les jeunes dont il a donné le coup d'envoi en mars 2008. Ce dialogue a conduit à l'élaboration d'un Pacte national de la jeunesse, qui a été signé le 7 novembre 2008. Mais cette démarche purement politique a été appuyée par des mesures concrètes sur le terrain. Cet intérêt s'est traduit par la réalisation de plusieurs projets. Ainsi, il y a eu une augmentation progressive du budget alloué à la culture, à la jeunesse et aux loisirs pour atteindre 1,5% du budget de l'Etat en 2009. Près de 50% de cette augmentation sont consacrés au financement des projets d'infrastructures réservées aux activités de la jeunesse. D'ici à la fin de l'année 2009, seront créés 200 espaces de loisirs destinés aux enfants et aux jeunes, de même que 200 terrains de sport de proximité seront implantés aux alentours des établissements scolaires et universitaires et ce, en consécration du principe «Sport pour tous». Une autre avancée tout aussi importante, tient à la consolidation de l'égalité politique entre la femme et l'homme. En effet, l'amendement constitutionnel de 1997 a permis à tout électeur né de mère tunisienne de se porter candidat à la Chambre des députés. Auparavant, ce droit n'était reconnu qu'à l'électeur né de père tunisien. Une décision qui allait dans le sens de l'orientation prise par le pays depuis la promulgation du Code du statut personnel en août 1956 et de la détermination réaffirmée par l'Etat tunisien de promouvoir le statut de la femme à celui de «partenaire agissant aux côtés de l'homme, dans la vie politique». En somme, il y a un élargissement du champ de participation lié à l'abaissement de l'âge de vote De par le monde, les diverses législations ne fixent pas un âge maximum pour l'exercice du droit de vote. En revanche, elles fixent un âge minimum. Cet âge varie entre 16 ans (Brésil et Autriche) et 21 ans (Malaisie), mais dans la plupart des pays démocratiques ou qui se revendiquent comme tels, l'âge minimum du vote est fixé à 18 ans. Sur un autre plan, pour garantir la transparence des élections, des amendements ont été apportés au Code électoral tunisien. Ils ont pour but de garantir la participation au vote, l'égalité entre les candidats, le remplacement du système d'inscription annuelle sur les listes électorales par le système d'inscription permanente et la distribution des cartes électorales à partir du cinquième mois précédant le mois du scrutin. Le Code électoral, dans son texte original, n'avait pas précisé la date de promulgation du décret portant convocation du corps électoral pour les élections générales ordinaires. Ce qui n'est pas conforme au principe d'égalité des chances entre les candidats des partis de la majorité, des partis de l'opposition et des listes indépendantes. Et pour parer à cette «inégalité» l'amendement, apporté en 2003 au Code électoral prévoit la convocation, par décret, des électeurs pour les élections générales ordinaires trois mois, au moins, avant le jour du scrutin. Un délai jugé suffisant pour permettre aux candidats de prendre leurs dispositions et de se préparer. Enfin, pour garantir la transparence du vote, le Code électoral interdit désormais le vote par procuration et impose l'obligation pour l'électeur d'entrer dans l'isoloir et d'apposer sa signature devant son nom après l'accomplissement de son devoir électoral.