Les travailleurs des corps communs de la santé des hôpitaux d'Alger, en grève depuis dimanche, se sont rassemblés hier dans l'enceinte de l'hôpital Mustapha-Pacha d'Alger pour faire valoir leurs droits socioprofessionnels. Scandant des slogans hostiles au ministère de tutelle et dénonçant la «hogra» dont ils sont victimes, ces manifestants relevant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) s'élèvent contre la le ministère qui campe sur sa position . «C'est juste le gouvernement qui change, alors que la politique reste toujours la même», nous dira Ahmed Terrak, secrétaire général de la section syndicale de l'hôpital Mustapha, tout en critiquant la politique de fuite en avant adoptée par les responsables du ministère. Le syndicaliste, qui déplore la situation des travailleurs qu'il qualifie des «plus lésés» du secteur, reproche au département de Ziari de les avoir privés de leurs droits notamment un salaire digne. «Après 34 ans de service, mon salaire n'a même pas atteint le Smig», se plaint une dame, la cinquantaine, occupant le poste de guichetier. «Comment pouvoir vivre avec 16 000 DA», a clamé sa collègue, mère de six enfants, femme de ménage au service oncologie. Soulevant un problème qu'elle rencontre au quotidien avec ses collègues, notre interlocutrice a souligné que le contact direct avec les patients les expose aux risques de contracter des maladies contagieuses. D'où la nécessité de bénéficier, à l'instar des autres corps comme les médecins et les infirmiers, d'une prime de contagion. En plus de la revalorisation de leurs salaires et l'octroi de la prime de contagion, les contestataires réclament l'intégration des vacataires dans des postes permanents. Plus de 53 000 fonctionnaires parmi 113 000 employés ne sont pas encore intégrés. C'est le cas de Mohamed, agent administratif à l'hôpital Mustapha qui garde toujours le statut de vacataire après 22 ans de service. Malgré la colère et la frustration des protestataires, la manifestation s'est déroulée dans un climat pacifique où les forces de l'ordre présentes sur les lieux n'ont pas enfreint le déroulement de la contestation. Néanmoins, les victimes restent les malades qui sont contraints de s'armer de patience en attendant une issue à cette situation qui perdure. Pour revendiquer une série de doléances dont la révision de leur statut particulier et l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles, ces travailleurs de la santé ont mené une série de grèves cycliques suivie de sit-in et de marches. Des actions qui seront radicalisées, menacent les protestataires dans leur slogan. «Un mois, deux mois, on va pas s'arrêter là», lit-on dans des banderoles déployées.