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Khoudir Sekouti, mozabite et militant des droits de l'homme : «Nos enfants ne vont plus à l'école et les commerces demeurent fermés» La tension est toujours de mise à Ghardaïa
après les évènements qui ont secoué depuis près d'une semaine différents quartiers de la ville, ayant occasionné des dégâts importants. Le wali Ahmed Adli a ordonné l'ouverture d'une enquête alors que les Mozabites, qui accusent les services de sécurité de laisser-aller, voire de complicité, réclament plus de… sécurité. Les violences intercommunautaires n'étant pas nouvelles dans toute la vallée du M'zab, il suffit d'une simple «provocation» pour que les esprits s'échauffent et l'émeute commence. Pour les tout récents évènements, à en croire un habitant de Ghardaïa, cela a commencé du côté de Beni Isguen, où le lycée Moufdi-Zakaria, d'une capacité de 500 places, autrefois connu pour ses bons résultats, mais actuellement «surchargé», a été le théâtre des premiers affrontement justement après une provocation. «Il y a des manipulateurs qu'il faut aujourd'hui dénoncer», dira Khoudir Sekouti, Mozabite et militant des droits de l'homme, rencontré hier à Alger. Il accuse l'association Rahma d'être derrière ces évènements connus de tous, et qui ont occasionné plusieurs dégâts, mais aussi les services de sécurité pour leur «laxisme». Les affrontements entre jeunes des deux communautés (Mozabites et Chaâmba) se sont poursuivis jusqu'à lundi au petit matin, avons-nous appris. «Plusieurs magasins ont été incendié et les émeutes s'étaient accentuées dans la nuit de dimanche à lundi», a affirmé Khoudir. Il ajoute qu'une pharmacie et des véhicules de particuliers ont également été incendiés, en sus du mobilier urbain saccagé. «Nous sommes contraints de nous organiser et de nous doter de comités de vigilance», a-t-il dit, exhortant l'Etat à assurer «la sécurité des biens et des personnes». «Nos enfants ne vont plus à l'école et les magasins et autres commerces demeurent fermés», a précisé notre interlocuteur. Il dit avoir dès le premier jour sollicité le chef de daïra qui a promis de «ramener le calme». Ces évènements qui ont touché les quartiers de Ksar Melika, Théniet El Makhzen, Beni Isguen, Hadj Messaoud, ou encore Sidi Abaz, ont fait en tout, selon d'autres sources, une vingtaine de blessés dont 5 policiers. Le trafic routier a été interrompu, un climat d'insécurité s'est installé avec «une guerre» aux cocktails Molotov et à coups de pierre. L'ensemble des commerçants a baissé rideau. «Les commerces sont toujours fermés», nous révélera Khoudir Sekouti, qui ajoutera qu'une marche a été organisée lundi aboutissant devant le siège de la wilaya où un sit-in des commerçants ibadites a été tenu. Une délégation reçue par le wali Une délégation a été reçue par le wali qui a écouté les doléances parmi lesquelles la libération des jeunes présumés destructeurs et voleurs de câbles et tuyauteries d'une entreprise étrangère. Le wali de Ghardaïa, Ahmed Adli, a ordonné l'ouverture d'une enquête sur ces incidents et la prise de mesures qui s'imposent à l'encontre de leurs auteurs. Il a indiqué à l'APS qu'un dispositif de sécurité visant la sécurisation des biens et des personnes sera également renforcé, afin d'éviter les échauffourées récurrentes entre les jeunes. Il souligne que «l'ensemble des problèmes peuvent être surmontés dans le calme, le dialogue et la concertation». Les Mozabites ne croient pas aux promesses des autorités et affirment que ces évènements sont «prémédités». La situation peut dégénérer à tout moment dans la mesure où, chacune des deux communautés rejette la responsabilité sur l'autre et s'estime lésée dans ses droits. L'intervention des sages et notables pour calmer les esprits n'a pour l'instant pas porté ses fruits.