De nos jours, la parabole est devenue une nécessité, pour ne pas dire une obligation, car cette «découverte universelle» a été accueillie avec ferveur, ce qui s'applique aussi pour l'Algérie. Depuis le début des années 1990, «l'option parabole» fait des ravages. Lors d'une virée effectuée au niveau de la capitale, notamment chez les vendeurs de démodulateurs et autres cartes satellite, à première vue, l'on notera une remarquable activité de va-et-vient des gens, qui par le temps, sont devenus des accros de la parabole et de ses nouveautés, toujours à la recherche du «jdid» (la nouveauté), pour combler leur temps et «fuir» les programmes de la télévision algérienne, comme nous l'a si bien expliqué Karim : «Personnellement, je préfère venir flasher mon démo tous les jours que de regarder les chaînes algériennes.» Cette déclaration à chaud vient illustrer ce phénomène qui a envahi les domiciles algériens. Quant aux vendeurs de ces «gadgets», ils ne s'en plaignent pas, bien au contraire, car cette activité est devenue très rentable, quand on sait qu'en plus de la vente des démodulateurs ainsi que les cartes, une nouvelle tendance a fait son apparition et qui consiste à flasher les démo entre 100 et 200 DA, pour recevoir les chaînes cryptées, en particulier les françaises, qui restent les plus sollicitées par la société algérienne. Sur ce point, Samir, commerçant, nous expliquera : «Depuis plus de 13 ans, les Algériens regardent ces chaînes gratuitement, mais il a fallu que ce jour vienne, où ces chaînes ont été cryptées, mais cela n'a pas empêché les Algériens de venir chaque jour flasher leur démodulateur, ce qui arrange les deux parties, mais malheureusement, depuis le mois de Ramadhan, le flashage n'est plus disponible.» Malgré le fait que le marché des paraboles ait connu, à une certaine période, une notable activité, notamment pour l'acquisition des démodulateurs numériques, dernièrement, le cryptage des chaînes s'est répercuté négativement sur les ventes, surtout pour les démodulateurs numériques qui observent une chute libre, comme nous l'a confirmé Nabil, vendeur au quartier de Garidi : «Auparavant, il y avait la carte officielle qui proposait 20 chaînes pour 8000 DA, mais actuellement, même pour 20 000 DA elle n'est pas disponible, ce qui reflète parfaitement la situation». En revanche, l'intervenant nous révélera qu'en parallèle, la vente des démodulateurs analogiques, qui avaient fait les frais de la découverte de leurs homologues numériques, a enregistré une recrudescence, à partir du moment où ils permettent l'accès aux chaînes françaises qui restent les plus prisées par les Algériens. Leur prix est à la portée de tout le monde puisqu'ils sont cédés à partir de 2000 DA.