«Prévention contre les risques de maladies endémiques, comme le sida ou la malaria, décelés à travers le déplacement massif des populations venues des différents pays subsahariens vers l'Algérie», a été le thème d'un séminaire sur la santé militaire organisé jeudi à Ouargla. La manifestation, première du genre à l'échelle nationale, a été initiée par le 4e commandement de la Gendarmerie nationale dont la compétence s'étale sur six wilayas du sud-est en collaboration avec la IVe Région militaire. Le choix de Ouargla d'abriter cette rencontre, dont l'ouverture s'est déroulée en présence du wali Ali Bouguerra et des autorités militaires, est motivé par l'accès à travers ces six wilayas du plus grand flux migratoire se rendant en Algérie. Les éléments des gardes-frontières de la gendarmerie (GGF) et ceux de l'ANP, mobilisés pour surveiller le tracé frontalier du sud du pays, sont les premiers à «accueillir» ces populations subsahariennes. Ainsi, ces services sont aussi les premiers exposés aux risques des différentes maladies épidémiques à travers la gestion de ces flux migratoires, nous a indiqué le colonel Abdelkrim Djebaïli, chef du service central de la santé de la gendarmerie. Il a expliqué les thèmes abordés lors du séminaire qui a traité, non seulement de la prévention des risques en cas de déplacement massif de populations, mais aussi de l'expertise médicale et de la santé alimentaire des gendarmes et des éléments de l'ANP. Dans son allocution à l'ouverture des travaux du séminaire, le général-major Cherif Abderrazak, premier responsable de la IVe Région militaire, a souligné la nécessité d'une généralisation au sein du staff médical de la gendarmerie du mécanisme international «CIM 10», où sont désignées les différentes maladies contagieuses portant atteinte à la santé des éléments de la sécurité dans l'exercice de leur profession. «Le mécanisme «CIM 10» établit un recensement de quelque 150 maladies reconnues contagieuses au plan mondial alors que 80 seulement sont, pour l'heure, détectées en Algérie», explique le colonel Djebaïli. Le général-major Cherif Abderrazak a affirmé, quant à lui, que ce même mécanisme sera mis en vigueur prochainement au niveau de l'ANP. Les ressortissants subsahariens à l'origine de 90% des cas de malaria Il mettra l'accent aussi sur la proportion en augmentation des immigrés venus de plusieurs pays subsahariens en quête de refuge en Algérie. Ce qui s'explique essentiellement par la dégradation de la situation dans la région du Sahel, notamment au Mali. Cette situation a poussé 30 000 individus à se réfugier en Algérie selon des statistiques révélées par le ministre de l'Intérieur Dahou Ould Kablia. Le premier responsable de la IVe Région militaire a affirmé en outre que les flux migratoires venus des pays subsahariens ont été à l'origine de 90% des cas de malaria détectés en Algérie. D'autre part, et dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, chargé de la communication à la gendarmerie, informe qu'un total de 1300 ressortissants subsahariens de différentes nationalités ont été arrêtés entre janvier et avril 2013. En 2012, ils étaient 3629 dont plus d'une centaine de femmes, à être interpellés, ajoute le même responsable. Sécurisation optimale des frontières sud Le colonel Abdaoui Abdelhafidh, commandant du 4e Régional de la gendarmerie, a fait savoir, pour sa part, que les frontières du sud algérien font l'objet d'une surveillance optimale. Il en veut comme preuve les résultats obtenus notamment en 2012 et même durant les quatre premiers mois de l'année en cours dans le domaine de la lutte contre la contrebande, l'immigration clandestine et le trafic de drogue. En 2012, une quantité de 1705 kilogrammes de kif a été saisie aux frontières sud-est, alors que 6 tonnes de drogue ont été récupérées entre janvier et avril. Ces chiffres témoignent du durcissement de la lutte contre les contrebandiers et les trafiquants sévissant dans cette partie», commente le colonel Abdaoui. De notre envoyé spécial