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Vue de l'esprit sur un pan d'humanité
Point Net
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11 - 05 - 2013

Jeudi, un début d'après-midi qui aurait pu être comme les autres, n'était le mercure en folle ascension. Il fait horriblement chaud pour un 9 mai, or l'humidité est restée généreusement tranquille.
Mais le soleil est suffisant pour alourdir l'allure et faire esquisser quelques machinaux mouvements d'agacement qui font oublier aux promeneurs qu'ils sont en quête de détente. En panne d'imagination active, les mains vont chercher sur le front des suées fictives avant de redescendre le long des corps lancés sans destination face aux recoins de la mer.
Il fait chaud mais personne ne sait s'il fait beau. Le parking-promenade est toujours là. Espace-refuge pour des femmes et des hommes sortis sans illusion.
On marche sans savoir pourquoi on erre. Le parking garde les voitures mais il garde surtout ceux qui sont venus les ranger sans savoir de quoi le reste sera fait une fois actionné la fermeture centralisée des portières et les pieds bien sur l'asphalte.
Un garçon et une fille mettent pied à terre et font le geste de s'enlacer avant de se rappeler la couleur de leur carte d'identité. La mort dans l'âme et le désespoir en bandoulière, ils se résignent à faire comme tout le monde, la seule chose qu'on peut faire librement : marcher.
A distance respectable. Un œil sur la patrouille de police et l'autre sur le frustré embusqué. Le délit de clin est sévèrement puni parce qu'il n'existe dans aucune loi.
L'agression, elle, est tolérée quand elle va au secours d'une morale décidément fragile. Le jeune couple se dirige en essayant de ne pas en avoir l'air vers les gros rocs en béton surplombant la plage artificielle.
Un parcours périlleux mais tentant parce qu'il permet de se prendre furtivement la main, sinon se dire quelque douceur à l'oreille à l'écart des oreilles baladeuses.
A la Madrague, il y a des bateaux de pêche trop clean pour évoquer l'odeur le poisson et des bateaux de plaisance trop visibles pour ne pas évoquer la frime arriviste. Il fait trop chaud pour ne pas penser à piquer une tête et trop lourd pour ne pas se demander ce qu'on fait là.
Un gamin passe avec sa théière en faux cuivre et ses gobelets en vrai plastique. Sa tenue traditionnelle du Sud est trop sophistiquée pour venir de Touggourt, ses gestes trop calculés pour être naturels et son sourire trop malin pour ne pas sentir le business d'un petit roublard.
Une seule terrasse donne sur l'air libre à la Madrague, depuis qu'on a décidé que le rosé frais accompagnant les petits rougets doit être caché pour mourir.
Les restaurants sont vides parce qu'on a estimé que les murs protègent mieux du soleil que les parasols. Pour se mettre à l'abri du soleil, il faut se mettre à l'abri du regard. Génial, non ? La Madrague est une vue de l'esprit.
Pour ceux qui ont encore la nostalgie d'un coin de paradis paré d'humanité et pour quelques femmes encore assez folles pour oser le maillot de bain. Jeudi, il y en avait encore quelques-unes à offrir leur corps aux ultraviolets et leur regard à la perspective de l'écume. Sans se douter que le moment agréable qu'elles se payaient était un outrage mortel.
Quand elles sentiront dans leur dos le regard au scanner ou au vitriol, elles ramasseront leurs serviettes dans l'urgence que dicte la peur et tenteront de parvenir en bonne santé à leurs voitures garées sur le parking-promenade.
L'asphalte sera toujours là mais plus de promenade. Le soleil s'en va pour laisser place nette à une faune de nuit venue en razzia sur la piquette et les hôtels de passe.
La Madrague est une vue de l'esprit. Sans vue sur la mer et sans esprit en évasion. Il a fait trop chaud ce jeudi, c'est tout.


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